Des expressions qui ne manquent pas de charme
Les langues c'est merveilleux. Elles naissent, évoluent, sont parlées et écrites chaque jour. Aligner des lettres c'est former des mots qui transcrivent des idées et qui nous servent à communiquer. C'est grâce à nos mots que l'on s'exprime et se comprend. Malgré cela, nous, pauvres humains, nous considérons qu'il nous manque des mots, alors on a créé des expressions pour faire comprendre ce qu'on ne savait pas dire avec un seul mot. Sur Pause Cafein aujourd'hui, on te propose d'en découvrir deux, que tu connais déjà surement, mais qui te réservent surement quelques surprises !
1. Avoir le cul bordé de nouilles.
Tu l'as forcément entendue quelque part. Elle est drôle, parce qu'on image de façon plus ou moins obscène des nouilles ou des pates débordant d'un joli postérieur. Et la liberté dans tout ça c'est qu'on peut choisir les nouilles qu'on veut : chinoise ou bolognaise, de simples spaghettis suffisent à notre esprit ! Amis du bon gout et de la poésie, bonjour !
Comment on l'emploie : "Quoi ? Il a gagné au loto ?! Bon sang, il a vraiment le cul bordé de nouilles ! "
Ce que ça veut dire : avoir de la chance.
Expression synonyme : avoir du cul, avoir du bol, avoir de la chatte, avoir de la moule (un florilège de vulgarités, tiens ! )
D'où ça vient : pour le coup, l'expression peut avoir plein d'origine et elles sont toutes incertaines. Que viennent faire les nouilles là-dedans ? Voilà quelques pistes :
• Dans les années 1950, la notion de "nouilles" serait apparue lors d'événements sportifs, quand le gardien de but de foot avait assez de chance pour que le ballon rebondisse sur la barre
• Moins fin, moins mignon, et d'origine encore moins certaine, mais plus facile à comprendre avec ces fameuses nouilles : une croyance populaire rapprocherait l'utilisation de cette expression, aux détenus des prisons qui en auraient fait une appellation désignant ceux qui se laissaient aller à des relations charnelles. Pas très appétissant, au final. La notion de chance vient qu'en offrant à d'autres, on était bien vu et on pouvait avoir des faveurs accordées à son tour. La nouille c'est bien connu dans un autre expression : "se toucher la nouille" etc.
• À Marseille, on dit plus souvent "avoir le cul bordé d'anchois".
2. C'est comme pisser dans un violon
Tout aussi classe, il est encore une fois simple d'imaginer la scène, et on te fera pas de dessin... Bon ok, peut-être juste une petite photo.
Comment on l'emploie : "Convaincre un enfant de manger moins de bonbons, c'est comme pisser dans un violon !"
Ce que ça veut dire : C'est non seulement absurde, mais inutile. Perdre son temps à faire quelque chose d'impossible.
Expression synonyme : C'est peine perdue, peigner une girafe, couper un cheveu en quatre...
D'où ça vient :
• Originellement, l'expression "souffler dans un violon." Et là on comprend à quel point il est inutile de souffler dans un instrument à cordes (contrairement à une flute, ça serait quand même plus facile !).
• Le mot "pisser" sert à "vulgariser" l'expression, durant le 19ème siècle. On pourrait bien dire "uriner" mais depuis, le mot "pisser" est devenu courant et l'expression s'est installée.
• Selon Alain Rey, auteur officiel du Petit Robert et linguiste avéré, a déduit que le replacement de "souffler"/"siffler" par "pisser" était une vaste blague et que la rime y était surement pour quelque chose. L'absurdité reste le même, tout du moins.
Voilà pour nos deux expressions du jour. Si tu les connaissais déjà, on te met au défis de la réutiliser, puisqu'elles sont un poil démodées.
N'hésite pas à partager cet article pour remettre au gout du jour ces expressions françaises, pour éviter qu'elles disparaissent !