Quand on parle de pollution, de destruction, de mondialisation, on ne parle jamais des cargos gigantesques qui servent à transporter les produits d'un bout à l'autre du monde. On n'y pense pas à ça... Moi, je n'ai pas ma langue dans ma poche, alors j'ai décidé d'en parler !
Source photo : Pause Caféin
Je ne regarde presque jamais la télé, les enfants. Leurs émissions où tout le monde il est content, tout le monde il gagne de l'argent et tout le monde crie, très peu pour moi. Moi je préfère lire.
Mais parfois, mon petit-fils m'appelle pour me dire de regarder tel ou tel reportage, qui passe en général sur France 5 ou Arte. Alors pour lui faire plaisir et qu'on en parle après, je regarde. La dernière émission que j'ai regardée, c'était un documentaire fort intéressant qui s'appelait "Cargos, la face cachée du fret" : je vous assure, ça vous dégoûte de notre monde, comme tout un tas d'autres choses, quand on y pense !
Vous saviez qu'il existe des cargos gigantesques, qui faisaient 400 mètres de long - 4 fois la taille d'un terrain de foot - et qui pouvaient transporter 800 millions de bananes ? Vous saviez que la pollution de seulement 20 d'entre eux rejette plus de particules de soufre que... 50 millions de voitures réunies ? Eh bien non mes enfants, vous ne le saviez pas parce que Jean-Pierre Pernaut se garde bien d'en parler dans son journal télévisé. Alors que ça, c'est important, bien plus que les reportages sur la cueillette des champignons ! Je suis outrée, mon petit-fils le verra bien !
Source photo : Pause Caféin
Il y a 60 000 gros navires de commerce qui circulent dans nos océans, chaque jour de l'année ou presque. Vous imaginez la quantité de pollution que ça fait juste pour qu'on puisse acheter "made in Taïwan" ou qu'on puisse manger des fruits d'Amérique du Sud ? Chaque année, ces bateaux de la mort rejettent 1,8 millions de tonnes de produits toxiques dans la mer, ça fait quand même la bagatelle de 5 000 tonnes par jour.
Ils polluent nos océans au sens strict, mais aussi au sens figuré : lorsqu'ils ne sont pas chargés, ils pompent de l'eau (et des poissons avec) pour rester stables et détruisent l'écosystème des animaux marins. Et ils font tellement de bruit qu'ils affolent aussi les pauvres mammifères qui se retrouvent perdus, sans repères, incapables de communiquer. Dans le reportage, ils disent que c'est pour ça que de plus en plus de baleines et d'autres viennent s'échouer sur les plages, et moi j'y crois.
Source photo : Pause Caféin
Mais ce n'est pas tout : tous les 3 jours, un de ces bateaux géants fait naufrage et vient polluer encore un peu plus, et dans ce contexte, le silence des médias est un crime. Et après on vient nous dire qu'il faut prendre des douches un peu plus courtes, arrêter de fumer et prendre moins souvent la voiture pour faire attention à l'environnement, non mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
Tous ces moyens de transports géants et polluants permettent aux multinationales de délocaliser, d'exploiter, de détruire, toujours plus facilement, toujours plus vite. Je ne suis pas dupe, hein ! Et ces entreprises maritimes qui font les intermédiaires sont les reines du pétrole ; elles font des bénéfices de 450 milliards à l'année. Tout ça pour qu'on mange des bananes et des kiwis qui viennent de l'autre bout du monde en hiver, mes petits !
Source photo : Pause Caféin
C'est écoeurant. Allez mes enfants ! Je compte sur vous pour nous changer ce monde, moi je suis trop vieille... Mais au moins, je fais toutes mes courses au marché et je ne mange que des fruits de saison produits le plus près de chez moi possible.
Quand on veut, on peut !
Si mon coup de gueule t'a fait réfléchir à ta consommation, merci et bravo : donne-moi un pôce bleu, parles-en à tes petits camarade, et partage !