Lors d’une interview accordée à RTL, lundi 13 février, la juge d’instruction Gaëlle Bardosse revient sur certains faits de l’affaire Maëlys.
Affaire Maëlys : la juge d’instruction se confie pour la toute première fois
Pendant un entretien avec RTL et le Parisien, le 13 février, Gaëlle Bardosse, juge d'instruction, évoque de nouveau l'affaire Maëlys. Pour rappel, celle-ci avait dirigé les investigations il y a quatre ans. Son enquête lui avait permis de prouver la culpabilité de Nordahl Lelandais, incarcéré depuis un an. Lors de son interview, elle a fait le point sur la personnalité de l'assassin de Maëlys.
« Cette goutte de sang, c'est la preuve irréfutable »
Lors d'une cérémonie de mariage, qui s'est déroulée le 17 août 2017 dans une salle des fêtes d'Isère, Maëlys de Araujo a disparu de manière soudaine. Une disparition qui a tout de suite fait l'objet d'une enquête. Celle-ci a mené au principal suspect, Nordahl Lelandais. Accusé d'« enlèvement et séquestration d'une mineure », il est aussitôt mis en examen. Il aura fallu attendre une année avant que le trentenaire ne reconnaisse les faits. En effet, ce n'est qu'un an plus tard, qu'il avouera avoir tué Maëlys et révélera l'endroit où il avait caché son corps.
En février 2022, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat de la fillette. Un an après, la juge d'instruction qui avait suivi l'affaire à l'époque, Gaëlle Bardosse, revient sur certains faits.
Lors de son entretien avec le Parisien et RTL, elle se souvient de la petite goutte de sang qui l'avait menée sur une piste sérieuse. « Il s'agit d'une goutte de sang. Cette goutte de sang, c'est la preuve irréfutable », précise-t-elle. Et d'ajouter : « On sait que la fin a été fatale pour cette enfant, mais on se dit que l'on a enfin quelque chose. C'est une libération, un aboutissement. Cela a été le point de bascule du dossier ».
« On ne s'attendait pas à une telle violence »
La magistrate Gaëlle Bardosse avoue avoir été choquée par la reconstitution du meurtre de la jeune Maëlys, en 2018. Elle ne s'attendait pas à un homicide aussi brutal. « On ne s'attendait pas à une telle violence. C'est impressionnant. Il porte ses coups avec une force terrible. C'était sidérant. Je me souviens du silence à ce moment-là. J'imagine qu'à cet instant, tout le monde a pensé à ce que Maëlys a pu subir », raconte-t-elle.
Elle évoque, par la suite, la personnalité énigmatique du meurtrier. « Comment peut-on continuer à vivre normalement alors que l'on a tué deux personnes ? C'est ça qui est effrayant. C'est sûr que l'on a affaire à une personnalité très complexe. On a du mal à saisir qui est vraiment Nordahl Lelandais ».
Comme précisé par la juge d'instruction, Nordahl Lelandais n'en était pas à sa première victime. Avant Maelys, le meurtrier aurait commis un autre homicide, celui d'Arthur Noyer, un caporal âgé à l'époque de 23 ans. Le jeune homme disparaît après une virée en boîte, en avril 2017. Son crâne sera retrouvé peu de temps après, à Chambéry. Le principal suspect dans cette affaire n'est autre que Nordahl Lelandais. Il sera condamné en 2021 pour ce crime.
Un titre de tueur en série bien mérité
En février 2022, Lelandais est une nouvelle fois accusé d'homicide par un homme qui aurait été son ami à une certaine époque. Son témoignage fait froid dans le dos. « Un gars bizarre était au milieu de la route, dans un virage vers un foyer de handicapés. Nono [surnom de Nordahl] s'est arrêté et est descendu de la voiture en l'insultant. Le gars est parti en courant de la forêt. Nono a lâché les trois chiens qui sont partis après le gars. Ils sont revenus un bon moment après et on n'a pas revu le gars », a-t-il déclaré.
Plus tard, le corps de l'homme en question a été retrouvé au pied d'un arbre. Il s'agissait de Loïc G, un autiste âgé de 43 ans et habitant dans le foyer pour handicapés situé près du lieu de l'incident.