Un ancien drogué devenu coiffeur offre des coupes gratuites aux sans-abris

Ce coiffeur consacre maintenant sa vie au bonheur des autres.

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Par La rédaction Modifié le 09/07/2015 à 12:00
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Inspiré de son combat d'ancien drogué et par sa confession Bahaïque, Nasir Sobhani, le coiffeur de Melbourne, connu sous le nom de "Street Barber" ( "Barbier/coiffeur de rue"), se promène dans la ville sur son skateboard pour offrir aux sans-abris des coupes de cheveux pendant son jour de repos, ainsi qu'une oreille pour les écouter, et quelqu'un pour les conseiller vers un nouveau départ.

Nasir Sobhani passe son seul jour de repos chaque semaine dans la rue, à offrir des coupes de cheveux aux sans-abris.

" Une coupe de cheveux, ça peut tellement aider quelqu'un. C'est pourquoi je nomme ce que je fais " Clean Cut, Clean Start" ( Littéralement "Une coupe propre, un nouveau départ propre")

" C'est moi... j'adore ! "

Il dit qu'il était sous cocaïne " Tout le temps. Je dépensais de 300 à 400 dollars par jour"

" Maintenant, quand je me lève de mon lit et que je regarde ça, la première chose que je vois c'est " Don't give up." ( "N'abandonne pas")

"N'abandonne pas! Vas y doucement... au jour le jour."

" [Couper les cheveux] C'est ma nouvelle façon de me défoncer, mec. C'est ma nouvelle drogue."

Quelques portraits de ceux qu'il a aidés :

Mark.

"Voici Mark. Il a 28 ans. Ça fait presque dix ans qu'il n'a pas eu de contact avec sa famille. Ça fait maintenant longtemps que je connais Mark, et je lui montrais de l'amour à chaque fois que je le croisais, et c'était réciproque. C'était évident qu'il n'avait besoin que de quelqu'un à qui parler. Aujourd'hui, quand je l'ai vu dans la rue, je lui ai demandé s'il était intéressé par une coupe de cheveux. Ses yeux se sont allumés, et il a dit: " Ouais mec! ça fait 8 ou 9 mois que je me suis pas entretenu! ". Il m'a dit que ça faisait 3 ans qu'il était à la rue. Il m'a dit que ce n'était pas la drogue qui l'avait amené là-dedans - même si il prend de l'héroïne et de la meth de manière occasionnelle, il dit que c'est parce qu'il se sent exclu de la société, et qu'il n'y a que comme ça qu'il a l'impression d'avoir des amis. Il s'est fait jeter hors de son logement il y a 3 ans et n'a pas pu retrouver un travail ou un autre logement depuis. Il souffre d'une maladie mentale, aussi : "Je suis vraiment déprimé, et j'entends des voix dans ma tête, Nas'" - il m'a dit que c'est aussi une autre raison pour laquelle il est dans la rue. Il n'a rien pour l'aider et n'a pas vraiment d'amis. Il est seul et souhaite juste que des gens lui montrent de l'amour et l'acceptent. "

Chris

" Voilà Chris. il avait 21 ans quand je l'ai rencontré et son anniversaire, c'était le lendemain. Il n'a pas de famille avec qui être ou à contacter, et a été tout seul les 11 dernières années. Il est dehors et sans abris depuis qu'il a 10 ans. Je sais, c'est dingue, mais c'est la triste réalité. Je lui ai demandé comment ça se pouvait, et sa réponse m'a fait trembler : " Je détestais avoir à porter constamment d'autres couches de vêtement et des vêtements chauds à l'école alors qu'il faisait chaud." A t-il dit doucement. Je lui ai demandé ce qu'il voulait dire, et il a dit que c'était pour cacher les bleus qu'il recevait quand ses papas le battaient. " Tes papas ?" je lui ai demandé, et il a répondu : "oui, mon vrai père et mon beau-père." Il a continué en disant que c'était surtout avec sa mère et son beau père, qui le maltraitaient beaucoup et le battaient. Après, sa mère l'a envoyé vivre avec son " vrai père", et les abus ont continué. Il ne pouvait s'échapper, et il n'en pouvait plus, alors il s'est réfugié dans la rue. A l'âge de 11 ans, il s'est retrouvé à consommer des Métamphétamines et a continué avec de l'héroïne."

Ganesh

"Voici Ganesh. Il a 34 ans, et a une petite fille. Il a immigré vers l'Australie avec sa mère et son frère il y a environ 20 ans. Son père les a abandonnés à Fiji. Quand il est arrivé, à environ 15 ans, il a rencontré une fille. Il est tombé amoureux de celle qui deviendra son premier et dernier amour. Ils ont trouvé une maison ensemble, et ont eu une petite fille. Tout allait bien jusqu'au moment où il a appris qu'elle le trompait. Quand il s'en est rendu compte, ça n'est pas lui qui est parti, c'est elle : Quand elle est partie, elle a emmené sa fille, et leur maison. Perdu, brisé, il a été forcé de vivre dans la rue, dans la tristesse. Il a commencé l'héroïne pour essayer de noyer son cœur brisé. Encore aujourd'hui - plus de 10 ans après- il ne s'en est toujours pas remis, et n'a pas été capable de refaire sa vie."

Retrouvez les histoires des clients de Sobhani, Rachel, Marcel, Kevin, Graham et pleins d'autres en page 2 :

Rachel

"Voici Rachel. Elle a 28 ans, et a un fils. Je me baladais dans la rue avec mon kit de coiffure et Rachel m'a interpelé : " Hey c'est toi le gars qui donne des coupes de cheveux gratuites dans la rue à nous, les gars de la rue !" J'ai dit bonjour, et j'ai demandé si elle voulait une coupe de cheveux gratuite, et elle le voulait. Ça m'a rendu très heureux parce que ce jour là mon amie Saba ( @monzaviyan ), qui m'avait proposé de maquiller mes clientes si elles le voulaient. En tous cas, on a commencé à parler, et Rachel m'a dit qu'elle était dans la rue depuis qu'elle avait 13 ans. Elle n'est pas entrée dans les détails, mais elle m'a dit que sa vie d'avant avait été très dure, et que c'est pour cela qu'elle avait fugué, et avait été adoptée par la rue. Elle m'a dit qu'elle alternait la drogue et les tentatives de sevrage depuis 15 ans. Mon cœur a chaviré, en apprenant qu'elle n'avait que 28 ans. Elle m'a expliqué qu'elle avait commencé la drogue pour oublier les traumatismes dont elle avait été victime pendant son enfance. Puisqu'elle n'avait que 13 ans, cependant, elle ne savait pas utiliser l'héroïne, et c'est un ami qui la lui injectait dans les veines. J'étais tellement choqué et si triste en entendant ça que je n'ai rien pu dire pendant un moment et que je lui ai coupé les cheveux en silence. Elle a continué à me dire qu'après un temps elle a appris à le faire par elle même. Son fils, Xavier, n'a qu'un an, mais elle dit que c'est : " toute la joie de sa vie."

Marcel

"Voici Marcel, il a la trentaine. Je peux dire que pas mal de mes clients de la rue sont merveilleux, doux et avec une âme pure, mais je peux dire honnêtement que personne, que je connaisse, n'a été si gentil et si généreux que Marcel. Il a 4 enfants, qu'il n'a plus le droit de voir. La mère de ses enfants, qui était son premier amour et qui est maintenant son ex-femme, les lui a pris il y a plusieurs années. Quand ils étaient encore ensemble, ils prenaient souvent de la drogue, et ça a poussé sa femme à se prostituer pour financer leurs achats. Quand ils ont eu leur premier enfant, ils ont décidé d'un commun accord d'arrêter la drogue et de se sevrer. Après leur 4e enfant, Marcel a perdu beaucoup de poids à cause de l'anxiété et du stress, et sa femme a pensé qu'il avait repris de la drogue, ce qui l'a poussée à le quitter et à déménager vers l'ouest de l'Australie. Ça a détruit la santé mentale et émotionnelle de Marcel, ce qui l'a poussé à recommencer la drogue pour de bon, et mené tout droit dans la rue… Il est alcoolique chronique et boit pour oublier tout ce qui lui est arrivé. "

Kevin

Voilà Kevin. Il a 48 ans et est dans la rue depuis un bout de temps maintenant. La seule fois où il a eu un toit, c'était en prison. Ses 48 ans de vie, ils les as passés à aller en prison une vingtaine de fois – toujours pour vol à main armée et vol, pour financer ses achats de drogue. Vous pensez qu'il aurait du comprendre la leçon, mais les drogues comme l'héroïne ont une emprise sur votre vie qui est telle que quelqu'un n'ayant jamais souffert d'addiction ne pourrait pas comprendre. Kevin, malheureusement, a attrapé l'hépatite C pendant les années ou il a partagé ses aiguilles – son foie meurt lentement, c'est visible sur ses cheveux, sa peau. A un moment, je l'ai laissé seul pour aller chercher quelques outils de coiffure, et quand je suis revenu, Kevin était là, et gardait tous mes instruments. Je suis sûr que beaucoup d'entre vous auraient pu penser, en sachant son passé, qu'il aurait pu me les voler. Mais j'avais foi en lui et je lui ai donné le bénéfice du doute. C'était sincèrement une bonne personne, vous pouviez le voir clairement, c'est juste que l’héroïne le cachait."

Graham

"Voici Graham. Il a 33 ans, et souffre d'aphasie et d'épilepsie. Il est obligé de vivre dans la rue car il n'a pas de famille. Quand je lui ai demandé si il avait visité les foyers de sans-abris, il m'a répondu qu'ils ne pouvaient pas l'accueillir, à cause de la loi qui les oblige à avoir du personnel qualifié disponible 24h sur 24 pour aider les personnes handicapées comme Graham. Cependant, les foyers comme ceux de la Croix Rouge ne peuvent faire face au coût, ce qui fait qu'il n'a nulle part ou aller. Ce qui est vraiment triste, c'est qu'il m'a dit que son handicap était la conséquence d'un traumatisme crânien arrivé pendant son enfance. Il m'a expliqué que quand il avait 2 ans, il a été séparé de sa mère, qui était aborigène, et forcé de s'adapter à l'école " anglo-saxonne". C'était une tentative pour que les indigènes s'adaptent et apprennent la culture et la façon de vivre Anglo-australienne, dans l'espoir de leur faire oublier les leurs. Graham comptait parmi les nombreux enfants qui faisaient partie de la " Génération Volée". C'était à l'école qu'il a été battu tellement fort que son crâne s'est ouvert et qu'il est maintenant handicapé à vie. La blessure au cerveau l'a laissé épileptique et aphasique – ce qui veut dire que la partie droite de son corps ne peut pas fonctionner correctement"

Jen

" Jen a 50 ans, 4 enfants, et 3 petits-enfants. Ses enfants ne lui parlent plus et elle souffre d'addiction à l’héroïne. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas été chez un vrai coiffeur en presque 5 ans, et n'avait pas pris soin d'elle du tout pendant ce temps. Elle a dit que ses cheveux avaient un besoin désespéré d'attention. je les lui ai brossés, j'ai refait sa frange, coupé les pointes sèches, lui ai fait un shampooing sec et j'ai massé son crâne avec un soin à base de sérum de coco pour aider à redonner de la vie à ses cheveux. Moi, j'ai été formé pour les cheveux d'homme, donc les cheveux féminins sont un concept qui m'est étranger. Mais j'ai fait de mon mieux, et j'ai fait exactement ce qu'elle a demandé. Elle a regardé le miroir, m'a serré la main, m'a fait un câlin, et m'a dit " Merci, je me sens enfin belle à nouveau." Mais moi, je la trouvais belle avant aussi."

Janko

"Voici Janko. Il a la quarantaine, et n'a ni enfant ni partenaire. Quand il m'a abordé alors que je coupais les cheveux d'un client, il était très alcoolisé, et a demandé si lui aussi il pouvait avoir une coupe quand j'aurai fini. Je lui ai dit que j'avais bientôt fini, et que c'était sans problème. Il a attendu son tour avec patience et quand c'était son tour, il a dit qu'il voulait une coupe numéro 2. Plus tard, il a admis que c'était parce qu'il ne savait pas quand serait sa prochaine chance de couper ses cheveux. Je lui ai demandé pourquoi il était dans la rue, et il m'a répondu que c'était parce que son propriétaire l'avait mis dehors et que depuis il n'avait pas réussi à retrouver un logement. Je lui ai raconté mon histoire, et mes problèmes d'addiction, et comment mon bonheur dérivait maintenant du fait de pouvoir aider les autres, et que couper les cheveux, c'était ma nouvelle " défonce". Janko a commencé à rire, m'a dit " mec t'es un malade" et pointe du doigt sa bouteille, et me dit : " moi, c'est comme ça que je me défonce." et il a continué à rire. On a commencé à parler de pourquoi il buvait, à part le fait qu'il prétend adorer ça et qu'il est bourré du matin au soir, et il m'a dit quelque chose de très intéressant. Il a dit : " Je suis tout seul, et j'ai personne pour m'écouter, ou me dire quoi faire. C'est pour ça que je ne fais que ce que je veux". " C'est pour ça" ajoute-t-il, " que si je veux boire, je bois." "

En tant qu'ancien drogué, Sobhani n'a pas peur de poser de questions difficiles, et d'aider ses clients à prendre un nouveau départ.

Parfois, tout ce dont les gens ont besoin, c'est d'un peu de temps. Parfois, aussi, d'un peu de talent.

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