Au cours du match du carnaval du Portel, de nombreux supporters se sont présentés le visage peint en noir. Un acte qui a attisé la colère des joueurs roannais.
Carnaval du Portal : des blackfaces lors d’un match de basket déclenchent la colère
Le blackface est encore d'actualité en France en 2023. Certains citoyens continuent de perpétuer, à de nombreux événements, cette tradition jugée raciste. C'est ce que nous avons constaté samedi 4 mars, à l'occasion d'un match de basketball au carnaval du Portel. Une tradition qui a provoqué la colère des joueurs et l'indignation de tous.
Une tradition raciste qui amusait les Blancs
La tradition du blackface, si on peut l'appeler ainsi, consiste à se peindre le visage en noir, de sorte à ressembler à une personne de couleur foncée. À l'origine, cette pratique est apparue pour distraire et amuser les Blancs. C'est ce que confirme le groupe de recherche ACHAC en se basant sur les recherches de Sylvie Chalaye.
« Le blackface vient d’une tradition clownesque américaine raciste, née vers 1810 (…) pour imiter les "nègres" des plantations et se moquer de leur allure dépenaillée », explique la spécialiste de l'image du Noir au théâtre, également professeure à l'université Sorbonne Nouvelle.
Alors qu'on vit actuellement dans l'ère de la tolérance et du civisme, certaines personnes continuent tout de même à s'adonner à ce genre de pratiques écœurantes. Pour rappel, à la fin de l'année 2022, dans le département de la Loire, une association avait incité ses membres à « se déguiser en Antillais », en arborant un blackface. Le 4 mars dernier, à l'occasion du match de basket disputé entre le club de Portel et le club de Roanne, des supporters ont réitéré la tradition... Un acte raciste qui ne doit certainement pas rester impuni.
« Avoir des gens qui se déguisent en personnes noires, ce n'est plus possible »
Alors que la 22e journée de la Betclic Elite semblait bien partie, trois supporters sont venus tout gâcher. Indignés, certains joueurs de l'équipe de Roanne n'ont pas manqué d'exprimer leur colère face à un tel acte. On peut voir cela sur les réseaux sociaux.
Lors de mon match contre le @ESSMbasket j’ai eu le malheur de voir 3 hommes en bord de terrain.
peinture noire
Rouge à lèvres rouge
Perruques cheveux crépus
Habits traditionnels antillais
À quel moment en 2023 peut-on tolérer ce type de déguisement @ChoraleRoanne @LNBofficiel— morin yannis (@YannisMorin) March 4, 2023
« Lors de mon match contre le ESSMbasket, j’ai eu le malheur de voir 3 hommes en bord de terrain. Peinture noire, rouge à lèvres rouge, perruques crépues, habits traditionnels antillais. À quel moment, en 2023, peut-on tolérer ce type de déguisement », s'est insurgé Yannis Morin sur son compte Twitter.
Son coéquipier, Maxime Roos, également du même avis, s'est exprimé sur le sujet sur Activ Radio : « Avoir des gens qui se déguisent en personnes noires, ce n’est plus possible ».
« On n'a jamais voulu offenser qui que ce soit »
Suite à l'ampleur qu'a prise cette affaire de blackface, le président du club de Portel, Yann Rivoal, tente de trouver des explications aux agissements de ces trois supporters. Selon lui, leur but était simplement de « faire un clin d'œil à l'ancien assistant coach Jacky Périgois, parti vivre en Martinique ».
« Cela a malheureusement été mal interprété et bien loin de nous et de nos supporters l'idée d'imaginer que ce costume et ce maquillage puissent être pris comme un geste envers la communauté antillaise », avait déclaré le dirigeant du club.
Par ailleurs, le président de la Ligue National de Basket, Alain Béral, ne compte pas passer outre cet acte raciste. « Deux solutions apparaissent (à la suite de cet événement) : expliquer et sanctionner », avait-il déclaré. Et d'ajouter : « Le comité directeur va probablement saisir la commission de discipline de la Ligue en début de semaine, cette commission va entendre les parties et probablement prendre une décision de sanction contre cette action ».