« Déshabillez-moi… » Le meilleur de la chanson érotique française
15 chansons françaises coquines à connaître absolument !
Le répertoire de la chanson française comporte un certain nombre de titres dont le contenu érotique est avéré. On peut penser ainsi à Je t'aime moi non plus composé par Gainsbourg pour Brigitte Bardot, mais qui fut popularisé par la version de Gainsbourg et Jane Birkin. Mais ce contenu érotique peut être aussi implicite dans le cas de certaines chansons, comme c'est le cas des Sucettes, interprétées avec succès par France Gall. La chanson a d'ailleurs été écrite et composée par Gainsbourg, qui s'est fait une spécialité dans le genre de la chanson érotique !
Nous avons donc décidé de répertorier 15 chansons marquantes dans le registre de la chanson érotique explicite et implicite, dont certaines sont connues, et d'autres beaucoup moins.
1. Je t'aime... moi non plus, par Gainsbourg et Birkin
Source : youtube.com
La chanson avait été initialement composée pour et avec Brigitte Bardot, avec qui Gainsbourg avait eu une relation éphémère - et adultérine, puisque Bardot était alors mariée au millionnaire allemand Gunther Sachs. Mais le mari de la célébrité ne l'entendait pas de cette oreille, et fit bloquer la commercialisation du disque, mettant fin à l'éphémère idylle entre le chanteur et le sex symbol. Dépité, Gainsbourg décida de réenregistrer en 1969 le morceau avec la jeune Jane Birkin (qui avait alors 20 ans), dont il avait fait la connaissance sur le tournage du film Slogan de P. Grimblat.
La chanson, dont les paroles sexuellement explicites sont entrecoupées de râles de plaisir, fit scandale dans toute l'Europe, favorisant d'autant plus son succès. La chanson peut être considérée comme emblématique de la Libération sexuelle de fin des années 60. La même année, Gainsbourg poursuit dans la même veine, avec 69 année érotique, qui évoque une position sexuelle bien connue...
2. Déshabillez-moi, par Juliette Greco
Source : dailymotion.com
Ecrite par Robert Nyel, Juliette Gréco interprète en 1967 cette chanson d'amour et de séduction destinée, à l'origine, à une strip-teaseuse, puis proposée à la chanteuse phare de Saint-Germain-des-Près. C'est d'ailleurs Gréco qui a trouvé la réplique finale "Et vous… Déshabillez-vous !", rendant selon ses propres termes "la chanson moins salace".
3. Les sucettes à l'anis, par France Gall
Source : youtube.com
Sortie en 1966, Les Sucettes est une chanson interprétée par la jeune France Gall et écrite par "ce gros cochon" (dixit France Gall, quelques années après la sortie du disque !) de Serge Gainsbourg. Au premier degré, on peut y avoir le récit charmant et naïf (pour ne pas dire mièvre) d'une fillette aimant les sucettes, mais pour les esprits un peu avertis, il y est surtout question de fellation ! Tout tourne implicitement autour de cet acte sexuel : "Pour quelques pennies [le nom de cette monnaie anglaise est prononcé comme le mot français pénis], Annie a ses sucettes à l'anis (...) Lorsque le sucre d'orge parfumé à l'anis coule dans la gorge d'Annie, elle est au paradis [hum, hum...]. Lorsqu'elle n'a sur la langue que le petit bâton, elle prend ses jambes à son corps et retourne au drugstore." Wouah !
Bon, je crois qu'on ne peut pas être plus clair, et on s'étonne encore que les producteurs de l'époque ainsi que l'entourage de la chanteuse n'y aient vu que du feu ! Gainsbourg a dû être très fier de son coup ! France Gall, en revanche, a révélé par la suite s'être sentie "humiliée" par cette chanson, une fois qu'elle en a découvert la subtilité. Elle a bien tort, car elle est désormais, et à tout jamais, le symbole universel d'un plaisir sexuel innocent et puissant enfin mis en chanson !
4. Fais-moi mal, Johnny !, par Magali Noël et Boris Vian
Source : dailymotion.com
Ecrite, composée et co-interprétée par Boris Vian, Fais-moi mal, Johnny raconte la mésaventure d'une adepte de l'amour sauvage, qui frappe et insulte un amant de rencontre pour que celui-ci la satisfasse. Ce qu'il finit par faire, mais pas comme elle l'espérait ! Les couplets sont entrecoupés par la voix de Vian, qui encourage et commente la montée de l'action, passant de "Fais-lui mal !" à "Il va lui faire mal !", puis finalement "Il lui a fait mal !". Le dernier couplet se conclut par la déconfiture de la femme, sévèrement châtiée pour ses insultes et ses provocations ("La vache ! Oh j'en ai marre, alors !").
Boris Vian a surtout voulu faire ici une parodie du rock n' roll, à l'époque (1956) où celui-ci n'avait encore atteint en France le succès qu'il avait aux Etats-Unis. La chanson peut donc être considérée comme le "premier rock français sado-masochiste" de l'histoire de la chanson française !
5. Les nuits d'une demoiselle, par Colette Renard
Source : youtube.com
On ne peut pas être plus explicite dans cette chanson où il est question de se faire "laminer l'écrevisse", "foyer le coeur fendu", "tailler la pelisse", et "planter le mont velu" ! Vous l'aurez sans doute compris, il s'agit ici d'autant de manières de désigner l'acte sexuel vu du point de vue féminin. Bizarrement, la chanson n'a pas connu le même scandale que les chansons ultérieures Gainsbourg, peut-être parce qu'elle n'a été diffusée que dans le cercle restreint des habitués des cabarets parisiens. Toujours est-il qu'aujourd'hui encore, elle reste dans la mémoire collective comme la plus poétique des énumérations des différents noms que peut prendre le sexe féminin !
6. C'est extra, par Léo Ferré
Source : youtube.com
Prenant le prétexte de la description d'une jeune femme en train de danser sensuellement, C'est extra de Léo Ferré est aussi une ode à la libération sexuelle en cours de la fin des années 60. Il y est question d' "une fille qui tangue un air anglais", et qui, "dans le port de cette nuit", "tangue et vient mouiller" (!). Comme dans les poèmes de Baudelaire, la jeune femme est décrite de manière très suggestive : "Des bas qui tiennent hauts perchés/Comme les cordes d'un violon/Et cette chair que vient troubler/L'archet qui coule ma chanson". Mais en dépit du vocabulaire un peu sibyllin, on reconnaît très bien, "sous le voile à peine clos,/Cette touffe de noir jésus/Qui ruisselle dans son berceau/Comme un nageur qu'on n'attend plus", qui désigne le sexe féminin parvenu à l'orgasme. Vous n'entendrez plus jamais cette chanson comme avant, désormais !
7. Fernande, par George Brassens
Source : youtube.com
Voilà une chanson qui ne s'embarrasse pas de circonlocutions poétiques pour exprimer ce qu'elle veut dire ! Il y est en effet question de sexe crû : "Quand je pense à Fernande/Je bande, je bande/Quand j'pense à Félicie/Je bande aussi" ! Ce n'est d'ailleurs pas la seule chanson grivoise de Brassens, ainsi qu'on le constate en écoutant Le Gorille, Les Bacchantes, La nymphomane, ou même S'faire enculer !
8. J'veux du cuir, par Alain Souchon
Source : youtube.com
Attention, c'est du lourd ! Dans cette chanson, Souchon nous crie son amour du corps féminin, et réclame "les jar'telles, les bas résilles,/Les sexy dentelles, les talons aiguilles" ! Le "cuir" dont il est question ici, c'est la peau de la femme : "J'veux des gros seins, des gros culs/J'veux du cuir". On est bien d'accord avec lui !
9. Le Zizi, par Pierre Perret
Source : youtube.com
En 1975, Pierre Perret se faisait l'écho de la décision récente d'instaurer des cours d'éducation sexuelle à l'école. C'est ainsi que, désormais, "Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le zizi !" C'est devenu le tube du chanteur, qui reprend généralement la chanson à la fin de chacun de ses concerts.
10. Ouvre la bouche, ferme les yeux, par Régine
Source : youtube.com
Décidément, Gainsbourg est très présent dans ce classement, puisque c'est encore lui qui a composé pour Régine cette chanson très amusante, qui file la métaphore pour parler des choses qu'on doit faire et accepter même si elles nous dégoûtent. Mais l'auditeur ne peut s'empêcher d'y voir, comme dans Les sucettes chantées par France Gall, une allusion plus que directe à la fellation !
11. Goodbye Marylou, par Michel Polnareff
Source : youtube.com
En 1990, Polnareff évoquait les échanges érotiques à distance, via les services du Minitel, ancêtre français d'internet. Le chanteur nous parle de ces échanges de la façon suivante :"Quand j'ai caressé son nom sur mon écran/Je me tape Marylou sur mon clavier/Quand elle se déshabille./Je lui mets avec les doigts". A la même époque, Polnareff vantait également les délices des ébats sexuels dans les chansons Kâma Sutrâ et LNAHO. Tout un programme !
12. Fruits de la passion, par Francky Vincent
Source : youtube.com
Accrochez-vous les filles, car Francky est dans la place ! Avec beaucoup de subtilité (!), ce cher Francky nous fait savoir qu' "il n'y a pas que la fesse dans la vie, il y a le sexe aussi" ! Et puis : "Tiens, voilà ton étalon/Qui enlève son pantalon/Et c'est avec émotion/Que je touche au fruit de la passion" !
13. Daniela, par Elmer Food Beat
Source : youtube.com
Aucune ambiguïté là non plus, dans cet hymne à l'amour libre et aux sexe à plusieurs : "Moi, ce que j'aime, chez Daniela,/C'est que l'on peut s'y mettre à trois./Elle est toujours d'accord/Pour battre des records." ! Elmer chantait aussi à cette époque les vertus du préservatif (Le plastique, c'est fantastique), ainsi que la beauté des fortes poitrines (Couroucoucou roploplo).
14. Suce ma pine, par les Charlots
Source : youtube.com
Les Charlots se sont faits une spécialité des chansons parodiques, à contenu très souvent grivois. Le titre Suce ma pine ne laisse aucune ambiguïté à ce sujet ! Dans le même genre, on trouve aussi : Ah ! Viens !, Sois érotique (une parodie agricole de Je t'aime... moi non plus de Gainsbourg), ou encore Je bande !
15. La petite entreprise, par Alain Bashung
Source : youtube.com
La chanson de Bashung peut prêter à des interprétations diverses. Au premier abord, il semble y être question des états d'âme d'un chef d'entreprise très pris par son business. Mais en écoutant de plus près les paroles, on comprend qu'il est surtout question d'une "entreprise" amoureuse, celle d'un amant obsédé par sa conquête, une jolie femme qui "exhibe des trésors satinés, dorés à souhait" ! Et c'est cette chair dorée qui conduit le chanteur à "Palper là cet épiderme/Qui fait que je me dresse/Qui fait que je bosse". Quant à savoir ce qui "se dresse" ainsi à la vue d'une jolie femme, on voulait laisse le deviner !
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