10 excuses bidons d’Hollywood pour ne mettre que des héros blancs à l’écran

Tous les pays pensent être au centre du monde, il suffit de regarder une carte de géographie pour s'en rendre compte. Mais les Etats-Unis le pensent peut-être encore un peu plus fort que les autres. Ce n'est pas pour rien que nous sommes tous inondés par la culture américaine, qu'on le veuille ou non. On s'habille ricain, on mange ricain, on parle de plus en plus ricain, on se divertit aussi avec la culture ricaine...

D'ailleurs, à Hollywood, les producteurs et scénaristes ont tendance à oublier qu'il y a d'autres cultures dans le monde. Les films US adorent récupérer des succès qui viennent d'ailleurs et les traiter comme si c'était des trucs 100% états-uniens, et souvent 100% blancs.

Quand on pense que John Wayne a joué Gengis Khan, que Christian Bale a joué Moïse, que Laurence Olivier peinturluré en noir a joué Othello, et que dernièrement, Matt Damon a joué un héros chinois et Scarlett Johansson l'héroïne de Ghost in The Shell... On peut se dire qu'on a tout vu ! Même Angelina Jolie a incarné une Noire !

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Ce white-washing dérange, c'est pourquoi Hollywood se cherche des excuses. Voilà celles qui sont les plus utilisées...

1. Oh, ah bon ? Je n'y avais même pas fait attention

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C'est une excuse pratique. Vous ensuite dire : "Vous voyez à quel point la question de la couleur de peau ne m'effleure même pas l'esprit". Sauf que quand on fait un film sur l'Exode (un épisode historique qui se passe en Egypte), c'est étrange de ne faire jouer que des Américains tout blancs, n'est-ce pas Ridley Scott ?

2. Financièrement, je ne pouvais pas me le permettre

A Hollywood, mis à part Will Smith (qui ne peut pas jouer tous les rôles non-blancs, le pauvre), presque tous les comédiens bankable sont blancs. Du coup, pour être sûr de faire un film qui va rameuter des gens dans la salle uniquement grâce au casting, il faut mettre des Blancs, même si l'histoire se passe au Japon ou au Moyen-Orient. Encore une fois, clin d'oeil à Exodus de Ridley Scott, ou au récent Ghost in The Shell de Steven Paul. Sans oublier Great Wall, avec Matt Damon.

3. C'est faux, il y a de la diversité dans mon casting

J.K. Rowling, qui est pourtant très engagée et à cheval sur ce genre de choses, s'est récemment fait prendre au piège : "Dans le casting des Animaux Fantastiques, tout le monde n'est pas blanc". Certes, mais bon, la diversité ethnique est souvent cantonnée aux rôles périphériques, il est très rare que LE héros soit la personne de couleur. Sauf quand c'est Will Smith.

4. Le rôle principal est joué par une femme !

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Utiliser une injustice (la sous-représentation des femmes) pour en cacher une autre. C'est du joli... Mais c'est ce qui a été fait pour justifier le fait que l'héroïne de Ghost in The Shell (Scarlett Johansson) ne soit pas asiatique alors que l'histoire se passe au Japon. C'est vraiment une excuse minable, toute petite. Le fait que le rôle principal d'un film soit féminin ne change rien au problème de la sous-représentation des minorités dans le cinéma US, si ?

5. En faisant jouer le rôle principal par untel ou untel, on aurait créé des stéréotypes

En évitant un problème, on crée un autre problème. Pour son film Dr Strange, Scott Derrickson a décidé de ne pas confier le rôle de "The Ancient One" à un Asiatique de peur que ça fasse trop "cliché". Du coup, il l'a donné à une actrice blanche. Le souci, c'est que ça a fait polémique également.

Du coup, la solution aurait peut-être été de ne pas créer un personnage aussi stéréotypé et cliché dès le départ, non ?

6. C'est une histoire universelle

Sous prétexte qu'une histoire est un mythe, on peut en faire ce qu'on veut, et l'adapter aux représentations des gens qui la regardent. C'est, en gros, l'excuse qu'a donnée Darren Arononfsky (le réalisateur de Noé) quand on lui a demandé pourquoi tout son casting était composé de Blancs (Russell Crowe en tête).

Le souci, c'est qu'en faisant ça, on renforce les amalgames : car dans la réalité historiques, les personnages de cette histoire auraient plutôt du ressembler à des Arabes qu'à des Blancs... La même excuse a été utilisée pour Cloud Atlas.

7. On a tout simplement choisi la meilleure personne

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Hop, la petite parade pour ne pas répondre à la polémique. Mais... On parle de "meilleure" à quel niveau ? Au niveau des compétences ? Au niveau physique ? Au niveau du bling-bling et des retombées économiques ?

Pour le film d'animation Kubo et l'armure magique, le directeur de casting n'a embauché que des acteurs blancs pour faire les doublages. Et selon lui, c'est uniquement une question de compétences... Et d'ailleurs, où est le souci, on ne voit pas les acteurs, on les entend simplement ! Ouais vu comme ça, c'est vrai que c'est comme le racisme, c'est encore mieux quand c'est invisible !

8. Mais... pourquoi aurait-on besoin de personnes non-blanches ?

C'est vrai ça, on est bien entre nous dans notre petite prison dorée à Hollywood. Pour justifier son choix d'acteurs dans son film Miss Peregrine, Tim Burton a raconté une anecdote de son enfance. Quand il était jeune, dit-il, on ne politisait pas tout : dans les films mainstream, tous les acteurs étaient blancs, et dans les films de la Blaxploitation par exemple (qu'il regardait et aimait aussi), les acteurs étaient noirs. Voilà.

Mais ce qu'il ne dit pas, c'est qu'à cause d'une ségrégation puissante et constante, les Noirs-Américains se sont retrouvés obligés de monter leurs propres studios, sinon, ils ne pouvaient PAS travailler dans le cinéma. Jamais. Et ça, c'est important de le dire, Tim.

Et ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'il faut arrêter de penser qu'un rôle pensé il y a 50 ans par un Blanc est obligatoirement prévu pour un Blanc, et vice-versa. On en a marre des rôles stéréotypés dans le cinéma ricain.

9. Ce n'est pas de ma faute s'il n'y a que des Blancs qui font du cinéma à Hollywood

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En fait, le souci, c'est que c'est un cercle vicieux : moins on fait jouer des acteurs noirs, latinos, asiatiques, etc. dans des rôles principaux, moins ils ont de chance de devenir des stars bankable, et moins ils pourront à nouveau jouer des rôles principaux.

Alors, quand est-ce qu'on commence ?

10. Je ne suis pas raciste, j'ai un ami noir (à la régie)

Le milieu artistique d'Hollywood est un petit cercle, dominé par les mêmes figures depuis des dizaines et des dizaines d'années. Les minorités y sont très peu représentées, et ça commence à se voir dans une société de plus en plus métissée.

On en a assez des films façon années 90 où le héros est Blanc, l'Asiatique est l'informaticien ou l'expert en arts martiaux, où le Noir meurt en avant-avant dernier, et où le méchant est soit Russe, soit Arabe. Mélangeons un peu les cartes. Rien n'est plus universaliste que ça !

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