« J’ai regardé la télé jusqu’à la mire, hier soir »
10 traditions bizarres que les moins de 35 ans ne peuvent pas comprendre
Pour peu que vous soyez vingtenaires ou trentenaires, il vous est sans doute arrivé d'entendre parfois des individus plus âgés que vous tenir des propos que vous ne pouviez pas comprendre, car ils faisaient allusion à des événements ou des choses ayant existé avant que n'ayez atteint l'âge de raison, et peut-être même avant que vous ne soyez nés ! Figurez-vous que les Français qui vous entourent n'ont pas attendu que vous naissiez pour se débrouiller dans la vie et faire tout un tas de choses dont vous ne soupçonnez même pas l'existence ! Il y a eu une vie avant l'invention du téléphone portable, et même avant la création de l'ordinateur ! Si, si, je vous assure !
C'est cette vie fabuleuse et mystérieuse que nous allons vous dévoiler à présent, au travers d'un certain nombre d'expressions caractéristiques des quadragénaires, dont nous allons vous expliquer le sens caché.
1. "Voici venir le temps des rires et des chants... Tu te souviens ?"
Source : tmp-prod.fr
Cette chanson étrange venue d'ailleurs, que vous avez peut-être entendu chanter quelquefois par un individu avec des rides et quelques cheveux blancs, eh bien, elle est extraite du générique de l'émission L'île aux enfants, qui a fait la joie des bambins ayant vécu dans les années 70/80 !! Cette émission décrivait un lieu merveilleux aux allures de village français, peuplé d'être humains ainsi que d'étranges créatures faites de peluche ou de mousse en polyuréthane. Le plus connu d'entre eux était un gros monstre gentil de couleur orange qui s'appelait Casimir. Il avait aussi un cousin de couleur verte appelé Hippolyte. Ces gens-là s'amusaient joyeusement autour d'intrigues renouvelées à chaque épisode, qui faisaient la joie des petits.
Donc si vous entendez un jour un adulte chanter cette chanson l'oeil humide, en évoquant le bon vieux temps avec une autre personne de son âge, c'est simplement qu'il éprouve la nostalgie d'un temps que les moins de 35 ans ne peuvent pas connaitre !
2. "Tu utilisais le 3615 Ulla, toi ?"
Source : vivelapub.fr
Cette phrase étrange fait allusion, dans la bouche d'un quadragénaire, à un service "télématique" à caractère érotique auquel on accédait dans le temps via une technologie de communication téléphonique appelée Minitel. Il s'agit de l'ancêtre d'Internet, développé uniquement en France dans les années 80, et qui fonctionnait via les lignes téléphoniques? Un peu comme Internet, donc. Sauf que là, c'était une grosse boite marron qui constituait le terminal, et que les images étaient faites de gros pixels ridicules.
Peu d'animation, des images moches, une facturation onéreuse pour chaque minute d'utilisation : vous vous demandez sans doute à quoi servait ce machin ? Eh bien figurez-vous que, outre les services de jeux ou d'information à caractère administratif et commercial, il y avait aussi des sites érotiques permettant soit de dialoguer avec des animatrices essayant de vous garder le plus longtemps en ligne, en vous faisant croire qu'elles étaient prêtes à coucher avec vous, soit d'interagir avec d'autres personnes recherchant des plans cul discrets. Un peu l'ancêtre des sites de rencontre sur Internet, finalement.
3. "Tu te rappelles quand on s'appelait d'une cabine téléphonique ?"
Source : unitelecom.fr
Figurez-vous qu'il y a eu un monde avant l'invention du téléphone portable. C'est à peine croyable, et pourtant c'est vrai. A l'époque, les gens ne pouvaient pas, comme maintenant, se donner rendez-vous quelque part en se guidant grâce au téléphone, ils ne pouvaient pas prévenir qu'ils seraient en retard à un rendez-vous, ou même demander à leur conjoint si il ou elle avait pensé à acheter le pain.
Mais en même temps, les gens passaient plus de temps à regarder le monde qui était autour d'eux, à s'intéresser à leur prochain, au lieu d'avoir, comme c'est le cas trop souvent aujourd'hui, le regard hypnotisé par un écran de 10 cm carrés, ce qui non seulement n'est pas très sympa pour les gens qui vous entourent, mais est également dangereux quand on marche dans la rue sans regarder ce qu'on a sous ses pieds. Comme quoi, le monde des quadragénaires n'était pas si mal que ça !
4. "J'ai regardé la télé jusqu'à la mire, hier soir"
Source : lavieamulhouse.com
Le terme "mire" fait allusion à une image qui servait dans le temps à talonner l'affichage du téléviseur avec des valeurs standardisées. Outre son intérêt pour les techniciens de la télévision, la mire apparaissait généralement sur les écrans avant le début, et après la fin des programmes de télévision, à une époque où ceux-ci commençaient vers 9, 10 voire 11 heures du matin, et se terminaient le plus souvent vers minuit. Rien de plus déprimant que l'apparition de cette image qui donnait le signal pour tout bon Français d'aller se coucher, avant de se lever pour travailler le lendemain matin ! Il ne serait pas venu à l'idée aux directeurs de chaines de l'époque que les téléspectateurs puissent désirer regarder plus longtemps la télé le soir !
Fort heureusement depuis, les chaines de télé diffusent 24h sur 24 leurs programmes, et vous pouvez ainsi suivre avec plaisir une énième rediffusion de la série Histoires naturelles ou Chasse et pêche sur TF1 à 2 ou 3 heures du matin !
5. "J'ai acheté le journal ce matin"
Source : lesjeunesjournalistes.wordpress.com
Je suis sûr que vous n'imaginiez même pas que l'on puisse prendre connaissance des infos ailleurs que sur une tablette numérique, un téléphone portable ou même un PC de bureau ! Ces êtres étranges que vous désignez généralement sous l'épithète dédaigneuse de "vieux" ont conservé des étranges habitudes venues de l'époque où Internet n'existait pas. A l'époque, la seule manière de prendre connaissance d'un article rédigé par un journaliste consistait à acheter de grandes feuilles de papier pliés en deux, que l'on ouvrait pour tourner des pages et lire des caractères imprimées avec de l'encre ! C'est à peine croyable mais c'est pourtant vrai !
Fort heureusement, de nos jours, on ne se salit plus les doigts avec du papier imprimé pour lire des articles qu'on peut de toute façon trouver gratuitement sur les sites Internet, sans avoir à débourser un centime. D'ailleurs il y a de moins en moins de journalistes, car la presse est déficitaire depuis la diffusion d'Internet, puisque chacun peut s'informer (ou de se désinformer) sans avoir à payer le travail fait par un professionnel sérieux et diplômé. Merci qui ? Merci Internet !
6. "T'as vu de Caunes et Garcia hier soir à Nulle Part Ailleurs ? Ils m'ont trop fait rire !"
Source : linternaute.com
Si pour vous le nom d'Antoine de Caunes n'évoque qu'un présentateur de télé grisonnant qui n'a pas fait long feu dans la présentation de l'émission Le Grand Journal sur Canal Plus, c'est que vous n'avez pas vécu dans les années 90 ! A cette époque, il n'y avait que 6 chaines de télé diffusées sur un réseau hertzien, et les moyens de se distraire étaient limités. L'un de ces moyens consistait à regarder à la télé les pitreries d'un jeune homme bien fait de sa personne, ayant pour particularité de dresser des portraits désopilants des invités d'une émission qui était culte, Nulle Part Ailleurs.
Cette émission, longtemps présentée par le journaliste Philippe Gildas, avait apporté un ton nouveau et libéré à la télé, alors dominée par l'humour de Philippe Bouvard ou Stéphane Collaro (je sais, ces deux noms ne vous disent rien). De Caunes aimait se déguiser, et il était souvent accompagné d'un autre joyeux drille, appelé José Garcia, qui s'est fait d'ailleurs connaitre du grand public grâce à cette émission. C'était un temps de fantaisie et de rigolade, où on s'intéressait aux artistes et aux écrivains plutôt qu'aux sous-diplômés analphabètes de la télé-réalité. Je vous assure, c'était bien meilleur que Touche pas à mon poste !
7. "Tu as pensé à téléphoner à l'hôtel pour faire la réservation ?"
Source : wien.info
Cette phrase fait allusion à une époque où l'on voyageait en séjournant à l'hôtel, seul mode d'hébergement disponible quand on était à l'étranger. On s'informait dans des livres faits de papier sur les offres d'hôtellerie disponible dans le pays où l'on voulait de rendre, on prenait en main un gros truc gris appelé "combiné téléphonique" : on tournait une espèce de roue percée de trous pour composer un numéro permettant de joindre un hôtel, afin de faire une réservation de chambre pour la durée de séjour désirée.
Heureusement, rien de tout cela n'existe plus, et l'on peut réserver en ligne son séjour via Airbnb ou Belvedair dans un appartement privé, souvent situé dans un immeuble de centre-ville destiné uniquement à servir d'hébergement pour des touristes internationaux. Le quartier où se situe cet immeuble a perdu tous ses commerces de proximité, et s'est transformé en lieu de passage sans vie pour touristes pressés, mais au moins, vous n'avez plus à subir l'amabilité obséquieuse d'un employé d'hôtel quelconque !
8. "Hep taxi !"
Cette expression ne vous dit sûrement rien : normal, elle fait référence à une manière d'appeler un taxi à la volée, dans le but de se faire convoyer d'un endroit à un autre en échange d'un paiement le plus souvent en liquide. Seuls les plus de 35 ans utilisent encore parfois ce moyen de locomotion, assez onéreux et pas toujours agréable. Le conducteur de taxi est généralement une personne qui a payé très cher une licence lui permettant de jouir du privilège de faire subir à ses clients les programmes insupportables d'une radio généraliste ringarde, de refuser de vous conduire où vous le désirez sous prétexte que c'est trop loin, de refuser que vous fumiez ou de vous offrir une bouteille d'eau gratuitement à l'intérieur du véhicule, ou simplement de refuser d'être aimable.
Ces derniers temps, on a surtout vu les conducteurs de taxi à la télé en train de faire brûler des pneus de voiture sur le périphérique parisien, ou d'agresser physiquement les conducteurs de VTC près des gares et des aéroports, sous prétexte que ceux-ci leur faisaient une concurrence déloyale. C'est vrai que c'est tout de même désagréable de se faire concurrencer par des transporteurs aimables, moins onéreux, et disponibles partout et tout le temps, alors qu'on a dû payer près de 100 000 euros le droit de pouvoir se faire héler par des quidams dans la rue !
9. "Tu l'as toujours ta cassette de Bronskie Beat ?"
Source : tapeheadcity.com
Parfois, les quadragénaires éprouvent le besoin de se rappeler le bon vieux temps de leur jeunesse où ils écoutaient de la musique sur des supports qui paraissent aujourd'hui complètement obsolètes. Il y eut d'abord le "33 tours", sorte de grande galette en vinyle noire, sur laquelle on posait une sorte d'aiguille alors que le disque tournait en rond sur lui-même, le tout accompagné d'un craquement assez désagréable. Puis il y eut la cassette, faite d'une bande magnétique qui tournait à l'intérieur d'un petit boitier en plastique. Cet objet avait l'avantage de pouvoir être réenregistré.
Lorsque le quadragénaire veut se remémorer les années 80, il lui arrive de chercher dans ses affaires s'il a conservé l'une de ces cassettes, sur laquelle il peut réécouter par exemple la musique de Bronskie Beat, trio britannique alors en vogue, qui pratiquait une musique électronique sympathique. Le groupe était composé de deux frères jouant du synthé et d'un jeune gringalet au crâne rasé, du nom de Jimmy Somerville, qui posait sa voix de castrat sur la musique synthétique. En écoutant cette musique, il revient soudain à la mémoire du quadragénaire le temps béni où l'on ne s'embarrassait guère de sa réputation sur les réseaux sociaux, et où les filles n'étaient pas toutes hypnotisées par leur écran de téléphone portable. Je vous assure qu'on vivait plus heureux alors !
10. "J'ai eu mon Bac B en 1991"
Source : copainsdavant.linternaute.com
C'est une époque que n'imaginent même pas les moins de 35 ans : en ce temps là, l'Union Soviétique existait encore, le mur de Berlin venait à peine de tomber et l'Allemagne d'être réunifiée, Mitterrand était au pouvoir, la droite s'appelait "le RPR", les téléphones portables n'existaient pas, et Internet non plus.
C'est une époque que les drogués des réseaux sociaux voient comme un cauchemar inconcevable. Et pourtant nous avons été heureux de vivre en ce temps-là, et nous rêvons souvent que nous revenons aux temps béni du lycée, lorsque nous étions insouciants et déchargés de toute responsabilité familiale ou professionnelle. Ne riez pas trop de nous, car vous aussi, sans doute, vous rêverez de revenir un jour au temps de votre jeunesse, lorsque vous aurez notre âge !
Si tu sais te servir d'un téléphone portable et que tu veux partagez avec tes amis cet article sur les vieux cons, n'hésite pas à "liker" (comme disent les jeunes) !