Comment comprendre une personne qui vient de perdre un être cher ?

« Je ne veux pas ‘rebondir’ immédiatement, j’ai besoin de pleurer pour me reconstruire »

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Par La rédaction Modifié le 22/04/2016 à 14:00
Femme Triste Allongee

Rien ne fait plus mal que de perdre un être cher, quelqu'un avec qui on a passé toute notre vie, quelqu'un de notre famille dont on connaissait toute la vie, ou encore un ami qui part alors qu'il avait encore tant de belles choses à vivre. En général, nos proches se plient en 4 pour nous consoler et nous redonner le sourire. Il veulent que l'on rebondisse. Mais c'est souvent très maladroit !

En effet, il est important de faire le deuil et de prendre son temps pour le faire. Notre témoignage a pour but de faire comprendre une chose toute simple : si vous connaissez une personne effondrée à cause de la perte d'un être cher, laissez-la être triste et avancer à son rythme, toute seule :

"On a tous connu la perte d'un être cher, un être avec qui l'on vivait depuis notre naissance, une personne avec qui on partageait le même sang, où les mêmes habitudes, les mêmes gestes ou expressions, un même amour.

Même si vous avez la chance de traverser toutes ces années sans avoir eu à souffrir de ce déchirement, vous pouvez imaginer la douleur profonde que cette perte peut provoquer chez quelqu'un. Mais en réalité, vous n'arriverez jamais à la comprendre tant que cela ne vous est pas arrivé.

C'est un sentiment étrange de dire 'adieu' à une personne qui était comme une partie de soi. On a l'impression qu'elle est toujours là, quelque part, qu'elle s'est simplement éloignée. Et quand la vérité ressurgit en nous, on a l'impression d'être déchiré, à nouveau. Parfois, nos propres pensées nous font peur : on pense au pire, on pense à la mort, de l'autre, de soi... On ne sait plus, on mélange tout.

Parfois, on n'arrive pas à contenir nos larmes, elles coulent toutes seules alors qu'on fait totalement autre chose et qu'on ne se sent pas triste, mais simplement vide.

On est comme absent, comme désincarné, et cela inquiète notre entourage. On nous pose des questions sur notre état sans arrêt, on nous provoque, on nous câline alors qu'on veut juste de la distance et de la solitude. On ne demande pas d'attention ni de patience de votre part, on ne veut pas être fort.

Non, on ne veut pas entendre que tout finit par s'arranger et que cela ira mieux avec le temps. On ne veut pas se calmer, on ne veut pas entendre vos propres histoires de mort et de deuil. Les pertes s'accumulent mais ne se comparent pas.

On ne veut pas 'rebondir' immédiatement. On a juste besoin de pleurer, d'ouvrir un sas entre nous et le réel, et de se reconstruire tout doucement.

Chaque douleur est différente. Ne faites pas semblant de ne pas comprendre. Prenez du recul et laissez-nous.

Pardon si c'est grossier, pardon si c'est injuste. Ne le prenez pas pour vous. Mais nos vies ont toutes leur part de désespoir et il est dommage de le nier et de tout vouloir transformer de manière positive, tout le temps.

Il faut du temps pour se remettre à avancer. La perte d'un être cher vous transforme à jamais. On n'est pas la même personne avant et après. Après, on doit surtout découvrir qui l'on est sans l'autre. C'est long et difficile à mettre en place.

Si vous avez tenu le coup, tout ce temps où vous avez été mis à distance, vous êtes un(e) vrai(e) ami(e) et vous aurez droit au même traitement de faveur si jamais - et je ne vous le souhaite pas - vous perdez vous aussi un être cher. Vous mériterez aussi cet espace. Vous mériterez aussi d'avoir votre temps pour pleurer. Vous mériterez que les autres vous attendent."

Si ce témoignage sur la solitude après la mort vous a touché, vous pouvez le partager avec votre entourage. Merci.

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