Nous allons vous parler d'un peuple indonésien très étrange, qui s'appelle les Torajas. Ce peuple indigène vit dans une région montagneuse de l'île de Sulawesi, il est en majorité chrétienne, et il a un rite funéraire très particulier : l'enterrement des personnes décédées ne survient que longtemps après la mort. Les morts ne les effraient pas, et l'amour qu'ils portent envers leurs ancêtres est tel qu'ils trouvent normal de partager leur existence avec les dépouilles de leurs proches qui ont été préalablement momifiées.
Pour eux, la personne décédée n'est pas vraiment morte mais seulement malade.
C'est donc logiquement qu'ils s'occupent de ces corps desséchées, qu'ils leur donnent à manger, leur laissent la lumière dans la pièce une fois la nuit tombée, etc... Cette attention portée au corps des défunts varie cependant selon la classe sociale de la personne décédée : plus l'origine sociale est élevée, plus le défunt fera l'objet d'une participation prolongée à la vie des vivants.
Tout cela peut sembler macabre et repoussant, mais il est toujours difficile de comprendre une tradition telle que celle-là lorsqu'on vient d'une autre culture. Regardez ces quelques photos qui illustrent les marques de respect pour les défunts chez les Torajas :
Un membre de la famille ajuste les lunettes portées par Tappang Rara, qui est décédé en 2006 à 65 ans
Source : foozine.com
La famille de Debora Maupa inspecte le corps du défunt, décédé en 2009 à 73 ans. Le corps est momifié avec une solution à base de formol et d’eau, et se conserve longtemps.
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Cousins et soeurs entourent Syahrini Tania Tiranda, décédé la veille à l’âge de 3 ans. Ils la touchent et lui parlent.
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Risma Paembonan dîne avec sa belle mère, Maria Salempang, qui est morte deux semaines plus tôt, à 84 ans.
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Des hommes accrochent une photo de Sampe Rara Tambing, qui est morte à l'âge de 79 ans, au-dessus d'une effigie en bois sculpté (tau tau), qui a coûté environ 1500 $.
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Cristina Banne, morte en 2011, est soulevée par son fils Bartolomeus Bunga. Son petit-fils prend la pose avec les pouces levés. Les funérailles sont un moment de retrouvailles pour les Torajas.
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Des parents parlent à leur enfant mort à l'âge de huit mois. Au cours du rituel appelé ma'nene', les familles se réunissent pour sortir leurs proches décédés des tombes, afin de nettoyer leur corps et changer leurs vêtements.
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Un membre de la famille de Daniel Seba Sambara brosse son corps. Plusieurs de ses parents ont voyagé plus d'un millier de kilomètres depuis la province de Papouasie pour mener à bien son premier ma'nene', qui joue le rôle de secondes funérailles. Sambara est mort en 2012 à 71 ans.
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Au cours d'un ma'nene', les membres vivants de la famille se réunissent avec les morts. Les corps sont attachés verticalement à des tiges de bambou.
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Et pour terminer, voici une petite vidéo qui montre le rituel d'hommage aux morts :
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Surprenant, n'est-ce pas ?
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