Aux confins des terres australes, les Selk'nam, ou Onas, furent un des nombreux peuples originaires qui habitaient en Amérique du Sud bien avant la colonisation. Principalement présents sur la Isla Grande, en Patagonie, les mystères qui entourent ce peuple sont nombreux. À l'exception de témoignages écrits légués par quelques observateurs occidentaux, la tradition de la transmission orale de ce peuple nomade a laissé peu d'indices pour percer les mystères qui l'entourent. Ces 10 faits mystérieux illustrent le lien étroit que les Onas avaient tissé avec leur environnement.
1. La Patagonia et ses grands pieds
source : https://i.pinimg.com/originals/24/98/0e/24980e8815095343ca09747bc91b2310.jpg
Si plusieurs pistes existent quant à l'origine de la dénomination "Patagonia", celles qui s'expliquent à travers l'étymologie castillane semble les plus plausibles. Lors de son exploration, Magellan nomme les habitants Patagons dans ses notes, en souvenir d'un roman médiéval espagnol avec des géants. Il s'agirait donc de la "Terre des grands pieds" (les patas en espagnol). Des géants et des grands pieds, il y en avait surtout dans la tête de notre bon Magellan qui devait commencer à délirer un peu après des mois en mer !
2. Les explorateurs face à la Terre de Feu
source : https://s3-us-west-2.amazonaws.com/denomades
Après avoir franchi le fameux cap auquel il donnera son nom, Magellan et son équipage longent la côte sud-ouest du continent. La rive était parsemée de colonnes de fumée qui, de nuit, se transformaient en de nombreux points lumineux scintillant sur le relief. Autant de foyers allumés par les femmes des différentes tribus Onas qui avaient pour mission de maintenir vif le feu. C'est à partir de cette tradition que les colons européens ont nommé cette région la "Tierra del Fuego". Et non, rien à voir avec les volcans !
3. Un climat extrême : entre le froid et l'humidité
source : https://s3-us-west-2.amazonaws.com/denomades
Alors que les autres peuples de la Cordillère des Andes sont plutôt de petite taille, la corpulence des Selk'nam s'était adaptée aux températures extrêmes de la région. Comme en témoigne les différentes photos, leurs corps corpulents, couverts de graisse et de peau de guanaco, leurs permettaient de faire face aux éléments.
4. Le rite initiatique du h'ain pour devenir adulte
source : https://s3-us-west-2.amazonaws.com/denomades
C'est à l'occasion de ce rite que les hommes Onas se paraient de leurs masques et de peintures corporelles. Cette cérémonie initiatique permettait de valider la maturité des jeunes garçons en leur révélant les secrets de la tribu et de sa cosmologie. Une cérémonie morale, physique et spirituelle qui se tenait à l'écart du camp et des femmes.
5. Un peuple d'abord matriarcal grâce à une technique astucieuse et flippante
source : https://laderasur.com/articulo/selknam-la-sorprendente-historia-de-los-espiritus-de-tierra-del-fuego/
Si la domination masculine caractérisait la dernière période du peuple, plusieurs chercheurs ont découvert que les Selk'nam ont longtemps été un peuple matriarcal où la femme avait une place centrale. Ces-dernières avaient entre leurs mains le savoir mythologique et scientifique, et organisaient la vie quotidienne sous la menace d'un monstre que le peuple devait nourrir de viande, tâche que devaient réaliser les hommes. Pour appuyer leur récit et maintenir leur domination, les femmes semaient la terreur pendant des cérémonies allégoriques où elles luttaient contre ces esprits malins.
6. Une boulette, et c'est l'inversion des rapports de genre
source : https://laderasur.com/articulo/selknam-la-sorprendente-historia-de-los-espiritus-de-tierra-del-fuego/
Mais oups, boulette ! Un beau jour un des mecs du village un peu trop indiscret a entendu les femmes se moquer de l'imbécilité des hommes (en mêmes temps, ils étaient quand même un peu naïfs). Blessés et pas contents, la révélation de ce secret a déstabilisé l'équilibre qui s'était établi. Les hommes ont alors réorganisé les rituels autour d'eux, en marginalisant les femmes du pouvoir spirituel.
7. Des peintures et des masques mystérieux au service de la peur
source : https://s3-us-west-2.amazonaws.com/denomades
Les peintures et les masques se réfèrent aux éléments de la cosmologie Selk'nam, à laquelle l'histoire du peuple est étroitement liée. Par la peur, les figures mythiques rappellent à l'être humain la place qu'il occupe au sein d'un écosystème dont il dépend et ne peut s'extraire, avec lequel il doit apprendre à vivre et ne peut dominer. La peur est également utilisée par l'un des deux genres pour affirmer sa domination sur l'autre genre en incarnant sa force face à ces divinités maléfiques.
8. L'extermination brutale du peuple Selk'nam
source : https://s3-us-west-2.amazonaws.com/denomades/
La colonisation européenne a été synonyme de génocide pour les peuples d'Amérique latine, décimés par les maladies et les colons. Les Selknam ont subi un sort particulièrement dur à partir de 1880. Après avoir été l'objet d'une chasse à l'homme sanglante et criminelle contre de l'argent, leurs terres étant récupérées au profit de grands groupes agricoles et industriels, ils ont été évangélisés de force. Un véritable déracinement de leurs terres ancestrales et de leurs coutumes s'est alors opéré.
9. Les derniers Selk'nam sont morts à Paris
source : https://www.infobae.com/new-resizer/4aLIvjjkqdSqK7U_OeCCRO8W_gM=/
En 1889, la ville lumière rayonne dans le monde entier et Paris vit son heure de gloire avec l'Exposition universelle. Derrière le faste et les découvertes, les bases racistes et colonisatrices des sociétés européennes conduisent à la construction de zoos humains qui accueillent ceux qui sont appelés les "indiens". Au milieu des cellules avec leurs décors de carton-pâte devant lesquelles les visiteurs défilent, plusieurs Selk'nam. Loin de leur communauté et dans un environnement qu'ils n'ont jamais connus, ils périssent les uns après les autres.
10. Le photographe qui a sauvé in-extremis la mémoire de ce peuple
source : https://www.latercera.com/resizer/cCF42xRyQ9KSaz2tjeOSjVPDFeg=/768x0/s
Au début des années 20, le prêtre et anthropologue Martín Gusinde voyage à plusieurs reprises en Terre de Feu pour découvrir et comprendre les modes de vie des peuples originaires. Une relation étroite se tisse avec les Selk'nam, lui permettant de saisir au plus prêt le quotidien des derniers membres de la communauté avant leur disparition. Son travail photographique est aujourd'hui une mine d'or qui ne cesse de révéler toujours plus de secrets !
Alors que le peuple Selk'Nam était déclaré éteint, plusieurs de leurs descendant.e.s ont aujourd'hui refuser la stigmatisation qu'ont subi leurs parents sur leurs origines, et se sont rassemblés pour que leur existence soit enfin reconnue.
Si tu as des ami.e.s qui prévoient de voyager en Amérique latine, partage-leur cet article pour qu'ils n'oublient pas d'aller en Patagonie ! Ils te ramèneront peut-être un magnifique porte-clef lama pour te remercier.