Elle a terminé le marathon de Londres, souriante et… sanglante !
Pour lutter contre le tabou des règles, elle court un marathon sans tampon
Kiran Gandhi a fait une tournée en tant que bassiste pour M.I.A, a reçu un doctorat de la Harvard Business School, et, plus récemment, a couru 41 km pendant ses règles, saignant tout le long de l'épreuve...
Mais pourquoi avoir pris une telle décision ?
Lors d'une interview pour le Cosmopolitan, Kiran explique qu'elle s'est entraînée toute l'année pour le marathon d'avril, mais avait fait des pauses pendant ses règles.
Elle dit :
On dit aux hommes que leurs tétons peuvent saigner, à cause du frottement entre le t-shirt et la peau. J'étais inquiète qu'un tampon puisse me faire la même chose... L'année dernière, une amie a couru pendant ses règles, et a gardé un tampon dans son soutien-gorge juste au cas où. En faisant ça, elle a été brûlée et elle gardera une petite cicatrice toute sa vie sur son sein parce que le tampon l'a brûlée. C'est l'une des raisons pour lesquelles je n'ai pas souhaité courir avec un tampon.
Plus inquiète pour sa santé que pour l'opinion des autres, Kiran a choisi de courir sans contrainte et de laisser cette expérience la libérer.
Elle se rappelle :
Une fois que j'ai senti que je saignais, je me suis dit : " Ouais ! Je vous emm*rde !" Je me suis sentie comme libérée.
Elle a continué son épreuve sans relâche, sans laisser quoi que ce soit la décourager, ni ses propres nerfs quand elle a doublé son père et son frère, ni les remarques méchantes d'une autre coureuse.
Elle s'est concentrée sur la course, dont le but est de rassembler des fonds pour la recherche contre le cancer du sein, et espérait que les autres le feraient aussi.
Sa famille est très fière d'elle, et cette course servira à faire baisser la stigmatisation de l’événement mensuel commun à toutes les femmes du monde.
Elle s'exprime :
Au final, toute cette stérilisation du monde, toute cette honte avec laquelle les femmes doivent vivre, ça ne compte pas... Plutôt que voir les hommes dégoûtés par les règles, ou les femmes elles-mêmes, on devrait changer les mentalités.
Ce marathon a créé l'espoir qu'enfin la menstruation soit normalisée comme une routine, sans honte, sans tabou.
Ce marathon a montré à Kiran tout le soutien que les gens pouvaient avoir pour son geste courageux, et que tous, hommes comme femmes, nous pouvions combattre cette honte que les femmes doivent subir chaque mois.
Elle explique :
Les hommes, comme les femmes, ils comprennent. C'est la meilleure chose dans tout ça, c'est que les gens se souviennent que les femmes ont ça, qu'elles doivent faire avec. Pour certains, ce n'est pas important, pour d'autres, ça l'est. C'est incroyable que chaque mois, certaines doivent cacher leurs douleurs, leur sang. C'est important.
Gandhi n'a pas décidé du prochain marathon qu'elle courrait, mais elle peut au moins se targuer de dire que son premier essai était une victoire pour les femmes un peu partout dans le monde.