Est-il plus important d’avoir le corps parfait ou de profiter de la vie ? Son témoignage fait réfléchir

Est-il plus important d'avoir le corps parfait ou de profiter de la vie ?

Ces derniers jours, j'ai fait un grand ménage dans mon appartement et je suis tombé sur une très vieille boite à chaussures au-dessus de ma penderie. Je l'ai ouverte et j'y ai trouvé d'anciennes photographies de l'époque où j'étais au lycée et de mes premières années à la fac. Ô joie, ô surprise, ô nostalgie !

Outre la tristesse en revoyant le visage d'une personne disparue, j'ai été heureuse de retrouver de beaux souvenirs de ces années d'école avec mes amis, le sport, le militantisme, le week-end entre potes...

Avec mon smartphone, j'ai pris quelques photos en photos et je les ai envoyées à quelques amis via Whatsapp ou sur Facebook. On a beaucoup ri en se remémorant ces bons souvenirs de l'époque :

- Regarde, à l'époque, Romain avec encore des cheveux.

- Et toi t'avais une de ces touffes !

- Elle était mignonne la petite Sofia !

- Ah, oui, ça c'était le jour où on avait débarqué devant tel lycée pour telle manif...

- Et elle, tu te rappelles comment elle s'habillait, quelle aguicheuse !

Mais chez la plupart des femmes, je remarquais que les réflexions tournaient toujours autour de la même chose, malgré quelques variations :

- Tu as vu comme j'étais mince !

- Tu as vu comme j'étais grosse !

Les années lycée sont terminées depuis 10-12 ans. On est toutes devenues des femmes belles, intelligentes, drôles, avec une vie perso et pro épanouie. Pourtant, on est encore focalisée sur notre apparence physique. On déteste encore notre corps.

J'entends mes amis autour de moi qui veulent "prendre 10 kilos", "allez chez le nutritionniste", "faire plus de sport". La dernière fois, je suis partie en vélo chez mon amie Nora, et une femme que je connais un peu m'a interceptée pour me dire : "Vous vous préparez pour cet été sur la plage ? Vous avez raison, je devrais faire pareil !"

Cela fait plusieurs années que je travaille dans l'industrie audiovisuelle au Brésil. Tous les jours, je côtoie des journalistes, des présentateurs, des maquilleurs et des coiffeurs, des acteurs, des costumiers. Tout n'est qu'apparence. Les femmes et les hommes se font maquiller et coiffer pendant des heures. Leur apparence devient leur vie. C'est très compliqué de vivre avec quelqu'un qui croit que cette apparence est la réalité. J'ai essayé, je n'ai pas réussi.

Depuis que Photoshop existe, la pression est encore plus grande. On croit aux êtres humains parfaits comme les enfants croient au Père Noël. Et cela crée une pression énorme dans la société, notamment pour les femmes. Se réveiller tous les matins en se disant que l'on peut (ou pas) manger ceci ou cela, qu'il faut mettre tel jeans avec telles chaussures pour paraitre plus mince, qu'il va falloir se maquiller comme ci et comme ça avec telle ou telle coiffure pour paraitre plus jolie, c'est un effort insurmontable, presque surhumain. Ce n'est pas sain. C'est une forme d'esclavage. Un contrôle social efficace mais pervers.

Une fixation culturelle sur la minceur féminine n’est pas l’expression d’une obsession de la beauté féminine mais de l’obéissance féminine. Être à la diète est le plus puissant sédatif politique dans l’histoire des femmes.
Naomi Wolf

De très nombreuses femmes, de trop nombreuses femmes, perdent un temps fou de leurs vies pourtant si utiles et intéressantes à se plaindre de leurs seins, de leur ventre, de leur pommettes, de leurs cheveux, de leurs cuisses, de leurs fesses et de leur cou.

Je suis une femme normale. Je m'apprécie et m'estime mais certains jours de parano, je me trouve complètement horrible et hideuse et sortir de chez moi me semble être une punition divine. Ces jours-ci, j'ai l'impression que je ne mériterai jamais l'amour d'un homme. Mais quand je m'arrête et que je réfléchis 5 minutes, je me dis : "Tu es quelqu'un de bien, donc quelqu'un de beau. Tu une femme normale capable de faire des grandes choses car tu t'assumes".

On perd beaucoup trop de temps à nous plaindre de notre apparence et à tenter de l'améliorer. Tout ce temps-là est perdu à jamais. Tout ce temps-là aurait pu nous permettre de rire, d'apprendre, de chanter, de danser, de créer, de produire, de faire l'amour et de gagner un prix Nobel de la paix !

Vous ne trouvez pas plus intéressant de gagner un prix Nobel de la paix plutôt que de vous demander si la sauce Ketchup contient plus ou moins de calories que la sauce barbecue pour votre régime ?

Moi, j'ai décidé : et chaque jour, je fais le choix libre et révolutionnaire de m'aimer comme je suis et de profiter de la vie plutôt que de rêver du corps parfait !

Que pensez-vous de ce témoignage ? Pensez-vous être totalement soumise aux diktats de la société ? Dites-nous tout dans les commentaires, et si vous avez apprécié ce témoignage, likez et partagez !