La turque Çilem Doğan prétend n’avoir « aucun regret » d’avoir tué son mari, qui essayait de la forcer à se prostituer.
Victime de violences conjugales, elle descend froidement son mari
Une turque a lancé un mouvement sur les réseaux sociaux, après avoir affirmé qu'elle n'avait aucun regret d'avoir tué son mari, qu'elle a qualifié d'abusif.
FuhuÅa direnen yürekli kadın Çilem DoÄan'a sevgiler: Öz savunma haktır! - https://t.co/idkkcS3bMM #kadın #cilemdogan pic.twitter.com/hhSPxld2xY
— Gaia Dergi (@gaiadergi) 12 Juillet 2015
D'après le Hurriyet Daily News, Çilem DoÄan, 28 ans, a posé pour les caméras, pouces en l'air en signe de victoire alors qu'elle était conduite en prison pour le meurtre présumé de Hasan Karabulut, 33 ans.
Güzel yürekli kadın erkekler kurban olsun sana #cilemdogan pic.twitter.com/R2kHul58Dv
— ADARR (@lay_laylomdunya) 9 Juillet 2015
Sur le t-shirt qu'elle porte, on peut lire : Cher passé, merci pour la leçon. Cher futur, je suis prête.
Mère d'une petite fille, elle a dit aux inspecteurs de police qu'elle ne ressentait pas de regrets à propos de ce qu'elle a fait.
"Pourquoi ce serait toujours les femmes qui doivent mourir ? Laissez quelques hommes mourir, eux aussi. Je l'ai tué pour ma vertu." A-t-elle dit à la police d'Adana le 9 Juillet.
L'ex-mari, Hasan karabulut, a été retrouvé mort avec 6 balles dans le corps à leur domicile. Séparés depuis peu, ils vivaient ensemble pour leur fille. DoÄan est le suspect principal de l'enquête.
* kadınlar ölmesin, biraz da erkekler ölsün! öz savunma haktır! #CilemDogan #NevinYıldırım pic.twitter.com/H7ESpsLixI
— Selin Görkem (@sLngrkm) 10 Juillet 2015
Elle a été inculpée pour homicide jeudi dernier.
Une longue histoire d'abus.
DoÄan prétend que les violences conjugales ont débuté pas loin de 28 jours après leur mariage, et qu'elles n'ont jamais cessé...
Elle dit que son mari l'avait un jour traînée dans la forêt pour la battre, et lui avait ordonné de travailler comme prostituée. Elle prétend qu'il l'a retenue prisonnière jusqu'à ce que sa mère se rende compte de ce qui était arrivé et ne menace de le dénoncer aux autorités.
Quand elle a été relâchée, DoÄan a voulu quitter son mari. Cependant, la nouvelle de sa grossesse l'en a dissuadée.
La grossesse n'aurait pas empêché l'homme de la battre, DoÄan dit-elle aux autorités. Quand elle était enceinte de 7 mois, l'homme lui aurait de nouveau demandé de se prostituer.
Alors qu'elle donnait naissance à leur fille, l'homme l'aurait de nouveau battue.
DoÄan avait demandé le divorce, mais s'est résignée à rester mariée lorsque l'homme a menacé de s'en prendre à sa famille, rapporte haberturk.com.
Son histoire s'est vite répandue sur internet, et les femmes en Turquie et ailleurs ont commencé à tweeter pour le support des victimes de violences conjugales et d'abus domestiques.
dear past thanks for all the lessons. dear future, I am ready. #CilemDogan pic.twitter.com/hU7fjRbIR3
— Ebru B. (@miocaro) 9 Juillet 2015
" Cher passé, merci pour toutes ces leçons. Cher futur, je suis prête."
Beaucoup ont tweeté qu'elle avait le droit de se défendre contre un mari qu'elle prétend abusif. D'autres tweetent qu'elle n'est "pas seule dans ce cas".
Bize böyle kadınlar lazım. #cilemdogan yalnız deÄildir.
— dmladgrular (@damladogrular) 12 Juillet 2015
Certains tweetent que "Çilem DoÄan est notre fierté "
Çilem DoÄan gururumuzdur #cilemdogan pic.twitter.com/O0uBTVeXwv
— berra (@belindalike) 11 Juillet 2015
D'après la chaîne Al Jazeera, la Turquie serait "l'un des pires pays pour être une femme".
D'après les statistiques de la chaîne, plus de 40% des femmes en Turquie ont vécu des abus, qu'ils soient physiques ou sexuels.
En 2013, les autorités estiment que 28 000 femmes ont été victimes d'abus et que plus de 200 en sont mortes. Dans la plupart des cas, elles sont mortes sous les coups d'un partenaire masculin.
"Les hommes s'en remettent à la violence pour établir leur domination quand ils se sentent menacés. Le meurtre est une une des conséquences les plus horribles de cette violence." Dit Mor Cati, une porte-parole d'une association de droits des victimes à Al Jazeera.