Si on vous disait que des entreprises alimentaires asiatiques produisent des crevettes n'importe comment, juste pour faire plaisir aux grandes surfaces de chez nous qui sont trop heureuses de les acheter à bas prix, vous diriez quoi ?
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En 5 ans, trois scandales majeurs ont touché l'industrie asiatique de la crevette, et des fruits de mer en général. Les deux principaux pays visés sont la Chine et la Thaïlande.
Franchement, ça ne donne plus du tout envie de manger des produits de la mer qui viennent de là-bas. En réalité, on se demande même comment nos supermarchés et nos grandes entreprises agroalimentaires acceptent de faire fonctionner ce système...
1. Le scandale de l'esclavage en Thaïlande
Fin 2014, un reportage signé France 2 nous révèle pourquoi la crevette thaïlandaise est si bon marché : tout simplement parce que selon le quotidien britannique The Guardian, des esclaves sont employés par des entreprises locales pour fournir nos supermarchés occidentaux, comme Carrefour, Walmart, Tesco... C'est CP Foods, la plus importante ferme de crevettes au monde, qui se fournit auprès de ces véritables esclavagistes des temps modernes avant de vendre les produits au reste du monde.
Source photo : goldenworkers.asia
Certaines images sont glaçantes : on y voit des hommes enchaînés, battus, des femmes et des enfants travailler dans des conditions impossibles... Pourquoi cela est-il accepté ? Tout simplement parce que ces hommes sont des migrants venus de Birmanie ou du Cambodge, souvent pour fuir les persécutions ou la misère. Comme ils n'ont pas de papiers et donc aucun droits dans ce nouveau pays, ils sont parfois littéralement forcés à venir travailler sur ces navires esclavagistes (drogue, torture, menaces)...
L'ONG Anti-slavery le dit clairement : "Si vous achetez des crevettes de Thaïlande, vous achetez le produit de l'esclavage". Vous ne serez pas étonnés d'apprendre que CP Foods est un groupe qui fait des bénéfices mirobolants, qui se comptent en dizaines de milliards de dollars...
2. Les produits bourrés de colorants
Si l'esclavage ne vous a pas retourné l'estomac, continuons avec les crevettes "colorées". Au naturel, les crevettes, homards et autres crustacés ont une couleur transparente, et avec parfois une petite teinte orange pâle. C'est à la cuisson que la couleur orange s'intensifie, c'est un phénomène naturel.
Mais on a récemment découvert que des entreprises chinoises utilisaient des colorants oranges pour améliorer les tons des crevettes, langoustines et gambas qui viennent de leurs bassins, afin de satisfaire encore plus les consommateurs, mais en dépit de toutes les règles d'hygiène en vigueur.
Source photo : lavozdelmuro
A l'heure actuelle, on n'a aucune certitude concernant ces colorants : sont-ils chimiques ou naturels ? En tout cas, le processus n'est pas précisé sur l'étiquette, alors, méfiez-vous des crustacés qui viennent de Chine ! Surtout que pour bien fixer le colorant à la coquille de l'animal, les travailleurs plongent les petits crustacés dans du "tripoliphosphate" de sodium. Miam... mais comme c'est dégueu !
Source photo : lavozdelmuro
Ensuite, les bestioles sont étalées à même le sol et sèchent au soleil, dans la terre et la poussière... Autant vous dire que les fruits de mer venus de Chine ou de Thaïlande ne méritent pas d'atterrir dans votre caddie (et vous devriez carrément faire un scandale si vous en voyez dans votre grande surface).
3. Les produits de la mer gonflés artificiellement
Vous n'êtes toujours pas dégoûté ? Continuons alors avec les crevettes "liftées". Ce scandale a éclaté en 2012, mais il a resurgit en 2014 . En Chine, des journalistes chinois de la chaîne CCTV ont découvert un scandale sanitaire qui a fait du bruit : des crevettes gonflées à la gélatine.
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Concrètement, certains vendeurs en gros n'hésitent pas à injecter quelques milligrammes de gélatine dans la tête et dans le corps de la crevette, afin d'éviter "à sa tête de s'écraser", bref, afin que l'animal marin garde une allure qui donne envie de l'acheter.
Le souci, c'est que la gélatine n'est pas sans danger pour l'Homme, notamment quand les quantités ne sont pas contrôlées. Et on imagine que pour des soucis d'économie (et vu qu'aucun contrôle n'était effectué sur ces pratiques illégales), certains vendeurs ont pu utiliser de la gélatine industrielle à la place de la gélatine alimentaire... Miam ! #Vomi
Si on ajoute le fait que les élevages de crevettes sont catastrophiques pour l'environnement, ça ne donne plus trop envie de se faire une paëlla aux fruits de mer ou d'aller chez Léon de Bruxelles...
Merci d'avoir lu jusqu'ici ! Tenez, deux gentilles crevettes pour vous remercier :
Source photo : giphy
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