Victime de harcèlement, le petit Lucas, 13 ans, s’est suicidé !
Harcelé après avoir révélé son coming-out, Lucas (13 ans) se tue
C'est une nouvelle affaire qui secoue toute la France. Le petit Lucas était victime de harcèlement et de moqueries homophobes suite à son coming-out. Il a fini par mettre fin à ses jours, samedi 7 janvier. Le parquet d’Épinal a ouvert une enquête, afin de situer les différentes responsabilités dans cette affaire.
“Laissez-moi pleurer dignement”
L'adolescent s’est donné la mort à son domicile, n'en pouvant plus des moqueries répétées concernant son orientation sexuelle. Dévastée, la mère s’est exprimée en ces termes par le biais d’une lettre : "Lucas, notre petit homme est une victime de plus, une victime de trop. Combien de marches blanches, combien d'enfants en souffrance et de familles cruellement touchées et de frères et sœurs amputés faudra-t-il encore pour que des actions concrètes soient enfin mises en place dans les lieux où chaque enfant a le droit à une scolarité sans harcèlement.”
A tous ceux qui pensent qu’il ne sert à rien de lutter contre l’homophobie à l’école, à tous ceux qui ne comprennent pas que des insultes peuvent tuer…
Regardez le visage de Lucas, 13 ans, victime de harcèlement homophobe. Il s’est suicidé samedi dernier.
Tristesse et colère pic.twitter.com/FM39oh7Vlu— Christophe Beaugrand-Gerin (@Tof_Beaugrand) January 12, 2023
Le garçon subissait, depuis des mois, des insultes de la part d’enfants du quartier et de son collège. La maman de Lucas affirme avoir déjà alerté les professeurs que son fils faisait l’objet de moqueries de la part de ses petits camarades, en septembre 2022. Des appels à l’aide restés sans suite, et qui n’ont pas permis d’empêcher cette terrible tragédie. Selon le procureur de la République Fréderic Nahon, les proches de Lucas avaient fait état “des faits de harcèlement commis par des élèves de son collège, en raison de son homosexualité, depuis plusieurs mois".
L’autopsie a confirmé la thèse du suicide. Le parquet d’Épinal a ouvert une enquête pour “harcèlement sur mineur de moins de 15 ans”. “L’enquête va nous permettre d’en savoir plus, mais ce que nous savons, c’est que début septembre, la maman de Lucas et Lucas se sont ouverts sur des moqueries sur son orientation sexuelle, il en faisait état”, a déclaré pour sa part Valérie Dautresme, directrice académique des Vosges.
Pas suffisamment protégé
L’enquête ouverte devrait déterminer les responsabilités de chacun concernant cette affaire tragique. Elle permettra “d’établir la réalité des faits dénoncés et le lien de causalité avec le suicide”, selon le parquet d’Epinal.
De son côté, l’établissement où était scolarisé Lucas assure avoir pris les dispositions nécessaires. “La situation a été prise très au sérieux par le chef d’établissement, par le professeur principal. Pour nous, la situation était réglée. Lucas a dit par la suite que les choses étaient réglées. Lorsqu’il y a eu la deuxième réunion parents-professeurs en fin d’année dernière, la maman et Lucas ont dit que les choses allaient mieux et que Lucas allait bien”, a déclaré Valérie Dautresme.
Une cagnotte a, par ailleurs, été ouverte pour aider la maman de Lucas à financer les obsèques de son fils. Elle a permis de récolter 7 500 euros jusque-là. Les obsèques du petit Lucas se tiendront samedi 14 janvier. La Première Dame, Brigitte Macron, a réagi en affirmant : “Je suis pour qu’on sensibilise davantage les personnels enseignants et ceux qui travaillent dans les collèges et lycées pour mieux repérer les cas de harcèlement.”