On en a vu des kidnappings faire la Une de l’actualité, mais celui-ci fait sans doute partie des plus improbables !
Ils kidnappent… un crabe !
Un groupe d'individus a fait plus de 1 000 km pour remettre à la mer... un crabe volé. On vous explique tout au sujet de cette opération insolite !
Un kidnapping hors du commun !
Non, ce n'est pas une farce ! Ce ne sont pas non plus des fous qui ont orchestré ce « rapt » ! Cette histoire peut sembler amusante pour certains et aberrante pour d'autres. Mais pour ses auteurs, elle est essentielle et hautement symbolique. Elle s'est déroulée il y a quelques jours dans une grande surface dans l'est de la France. Mi-malfaiteurs mi-bienfaiteurs, les auteurs de ce « vol à l'étalage » se sont donné pour mission de « sauver » le crustacé avant qu'il ne passe à la poêle.
De sexe féminin, le crabe le plus chanceux de l'année, baptisé Michelle, a été enlevé au nom de la cause animale. Il était exposé à la vente encore vivant dans le rayon poissonnerie d'une des enseignes du supermarché Leclerc de la ville de Nancy (Vandœuvre-lès-Nancy).
L'opération de « sauvetage » a été menée par l'artiste nancéien Gilbert Coqalane, aidé par des membres de son mouvement connu sous le nom de « perturbationisme ». Un mouvement artistique né il y a une année et regroupant essentiellement des critiques d'art et des historiens français. Leurs actions sont subversives. Elles tendent, selon eux, à créer, développer et faire la promotion de « la perturbation et l'offensive » comme étant une action artistique.
Pour le leader de ce mouvement, « le sauvetage du crabe » vise avant tout à attirer l'attention de l'opinion publique sur la maltraitance animale. Mais pas que ! Il veut aussi dénoncer l'exposition d'« animaux vivants dans les supermarchés », une pratique qu'il juge inhumaine.
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— CDRAO (@CentredartCDRAO) October 31, 2022
Pour revenir au plan de sauvetage du crabe, l'artiste et ses camarades ont parcouru 1 000 km pour le remettre dans son habitat naturel. Militants pour certains et malfaiteurs pour d'autres, Gilbert et ses amis sont partis en autostop jusqu'en Bretagne, avec un arrêt symbolique devant le fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau. L'objectif de ce long périple était de relâcher le crustacé dans la mer à Brest. C'est ce qu'a précisé le mouvement chez France 3 Bretagne.
C'est une « aberration » !
Pour expliquer en détail les raisons de ce geste aussi symbolique que crucial pour eux, les « ravisseurs » ont pris la parole à travers le site web officiel du mouvement « perturbationisme ». Ils n'hésitent pas à pointer un doigt accusateur contre l'« aberration morale, écologique et économique faisant de ces crabes des têtes de gondoles visant à donner une illusion de "fraîcheur", incompatible avec les conditions de survie en surpopulation sous néons», se justifient-ils.
« Ces 25 % de mortalité et cette captivité mise en scène sont justifiés par des arguments commerciaux rendant le rayon supposément plus attractif », ont-ils ajouté. Reste à connaître la réaction des poissonniers et autres bouchers. Des commerçants contre lesquels les militants de la cause animale mènent un véritable bras de fer. Alors, trouvez-vous leur geste admirable ou condamnable ?