Louverné : sa femme décède suite au refus d’intervention du Samu, un retraité porte plainte

Alors que sa femme, équipée d'un simulateur cardiaque, était très souffrante, un homme décide d'appeler le Samu. Face à l'absence de réaction des services d'urgence, il contacte le médecin traitant de son épouse. Il n'obtiendra aucune réponse de sa part. Sa femme décèdera quelques jours plus tard, des suites d'une infection de son simulateur cardiaque.

« Non-assistance à personne en danger »

Le 2 janvier dernier, Alice Goulay, 80 ans, décédait à l'hôpital Laval des suites d'une infection de son simulateur cardiaque. Son mari dit qu'il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour joindre les services d'urgence. En vain. Ces derniers auraient tout bonnement refusé d'intervenir. La gendarmerie de Château-Gontier-sur-Mayenne a ouvert une enquête pour « non-assistance à personne en danger ». 

Raymond Goulay ne cache pas son immense douleur suite à la disparition de son épouse, Alice. Cette dernière s'est éteinte à l'hôpital Laval en début d'année. Il retrace la genèse de cet événement tragique. C'est le 14 décembre 2022 que l'épouse de Raymond, âgée de 80 ans, a commencé à être prise de fortes nausées. Elle se sentait également affaiblie et son état de santé se dégradait à vue d'œil.

Raymond est bien au fait des antécédents cardiaques de son épouse. Il décide alors d'appeler le Samu dans l'espoir qu'elle soit transférée en urgence à l'hôpital. Le Samu lui expliquera être dans l'incapacité d'intervenir, tant que son épouse n'aura pas consulté son médecin traitant.

En plus des évacuations, la mission du Samu consiste à orienter les patients. Si le Samu ne pouvait pas intervenir, il était à même d'orienter Raymond et de l'aider à venir en aide à son épouse

Alice Goulay, 80 ans, est morte le 2 janvier 2023. Cela faisait deux semaines que son mari, Raymond, remuait ciel et terre pour trouver de l’aide. #Arelire https://t.co/s5SiCqNN7M

— Le Point (@LePoint) February 25, 2023

« Je n'ai pas le temps, je suis occupé »

Consterné, Raymond entreprend alors de contacter le centre médical de Louverné et les supplie littéralement de lui passer le médecin traitant de sa femme. Ce dernier avait assuré à Raymond qu'il pouvait le contacter dans le cas où il constaterait une dégradation de l'état de santé de son épouse. Il est abasourdi lorsqu'il constate, suite à plusieurs tentatives de joindre le médecin, que personne ne s'est déplacé pour secourir Alice.

Face à l'absence de réaction des services de santé et du médecin-traitant, Raymond ne peut que constater, impuissant, l'agonie de sa femme. Ce n'est qu'après qu'il parvient à joindre un médecin du centre médical de Louverné. Ce que lui dira ce médecin est pour le moins choquant. « Je n’ai pas le temps, je suis occupé, attendez jusqu’à 20 h et appelez le 116 117 ».

Raymond, qui ignorait l'existence de ce numéro, a donc attendu jusqu'à 20 heures pour contacter le numéro en question. Son interlocuteur comprend aussitôt la situation d'urgence. Il dépêche alors une ambulance au domicile d'Alice et Raymond. Malheureusement, il était trop tard. Son épouse, transférée à l'hôpital Laval, finira par décéder quinze jours plus tard.