On enregistre un manque de carburant dans 6 % des stations-service sur l’ensemble du territoire.
Manifestations contre la réforme des retraite : manque considérable de carburant dans les stations-service
Les protestations contre la réforme des retraites n’ont pas fini de faire du bruit. Cette fois, c’est le carburant qui est touché. En effet, le blocage des raffineries pourrait bien provoquer une pénurie à moyen terme.
Ajouté à cela, les automobilistes, poussés par l’inquiétude, multiplient les pleins. Conséquence ? On enregistre un manque de carburant dans 6 % des stations-service sur l’ensemble du territoire. Et ce chiffre pourrait bien augmenter.
Des raffineries en grève et des expéditions de carburant bloquées
Ce mercredi 8 mars, le site gouvernemental prix-carburants.gouv.fr annonçait que près de 6 % des stations-service françaises étaient à court d’essence. Pour rappel, en protestation contre la réforme des retraites, les syndicats ont entamé le blocage des expéditions de carburant hier, mardi. Ce matin, le blocage a été prolongé massivement.
La région ouest est la plus touchée, on compte un manque d’essence ou de gazole dans près d’un quart des stations du Calvados, de Sarthe et d’Indre-et-Loire.
Pour autant, les stations-service ne sont pas en pénurie de carburant, du moins pour l’instant, bien qu’une prolongation des blocages pourrait y conduire. Les raffineries françaises ne livrent plus de carburant, certes, mais les 200 dépôts du pays approvisionnent encore les stations. C’est ce qu’explique le président du syndicat professionnel Mobilians, Francis Pousse.
Carburant, gaz… Faut-il craindre des pénuries avec les grèves ? https://t.co/AL7xfKZeTp
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) March 8, 2023
« À la date d’aujourd’hui, il y a plein de carburant sur territoire national. (…) Les stations-service continuent d’être livrées normalement », dit Francis Pousse. Il explique que si un des 200 dépôts du pays est bloqué, « on a assez d’agilité pour aller chercher du carburant ailleurs, même si ça prend plus de temps ».
Cela est-il rassurant pour autant ? « Tout va dépendre de la poursuite ou pas de la grève, de son intensification ou pas », poursuit-il. La suite et, surtout, les conséquences de ces blocages sont encore floues.
Des automobilistes inquiets
S’exprimant encore sur la situation, le président de Mobilians, qui représente 5 800 stations sur les 10 000 de France, donne des chiffres très précis. Selon lui, les stations-service avec une cuve vide minimum représentent « moins de 5 % », à l’heure actuelle.
Pour lui, la rupture de stock observée n’est que la conséquence de « l’emballement » des automobilistes. Pour rappel, ces derniers multiplient les pleins de précaution, et ce, depuis vendredi dernier. Selon Pousse, c’est cet « emballement » qui a « provoqué des surventes de 10 à 30 % ».
Les chiffres que donne le président du syndicat professionnel sont relativement rassurants, pour le moment. En effet, ils sont loin de la pénurie de carburant qui avait touché plus de 40 % des stations-service en octobre dernier. La grève des raffineries d’il y a quelques mois avait causé bien plus de dégâts.
Pour appuyer les propos de Francis Pousse, Francis Plan, de la fédération FF3C, déclare : « On n’a pas de souci particulier, si ce n’est des embarras logistiques ». Il ajoute : « Le flux des ventes est supérieur à la normale en raison d’inquiétudes ».