Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
« Minimalisme » : bilan de l’expérience d’une rédactrice de Pause Cafein
Minimalisme. Vous avez sans doute déjà entendu ce terme quelque part, que ce soit dans les journaux, sur internet ou au détour d’une conversation. On a souvent à l’esprit que c’est une sorte de mouvement proche du bouddhisme ou je ne sais pas trop quoi, où l’on vit reclus dans une pièce aseptisée et où l’on passe son temps à méditer assis en tailleur. Il n’en est rien. Une rédactrice de Pause Cafein a tenté l'expérience et vous raconte ce que le minimalisme a changé dans sa vie.
« Le minimalisme est certes un style de vie, mais ses (nombreux) bienfaits sont trop peu connus ou trop sous-estimés. Laissez-moi remonter le temps et vous faire vivre le parcours d’une jeune femme qui avait tout, et qui après avoir lâché du leste est enfin "Libérééée délivrééée".
Tout d’abord : qu’est-ce que le minimalisme ? Soyons simples et efficaces, ça pourrait tenir dans la phrase "Less is more". Comprenez donc, miser sur le minimum pour un effet maximum. Et ça englobe tout un tas de sujets ! Le minimalisme s’apparente en réalité au terme de « Sobriété heureuse », qui qualifie un mode de vie où l’on ralentit sa consommation. L’idée est de se détacher de la société de surconsommation dans laquelle nous vivons afin de faire des choix conscients pour consommer moins, mais mieux.
1. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Source : Pinterest
Pourquoi, alors, en suis-je venue à tenter l’expérience minimaliste ? Il y a très longtemps, dans une galaxie très lointaine, vivait une jeune fille qui déménageait assez régulièrement. Par contre elle va arrêter de parler à la troisième personne, parce qu’elle n’est ni Jean-Claude Van Damme ni Alain Delon.
C’est donc après mon dernier déménagement que tout a changé. J’ai toujours eu l’habitude de déménager régulièrement, et ça fait plusieurs fois de suite que je me trimbale un peu comme une tortue, avec ma maison sur le dos. Le problème, c’est que lorsque l’on passe sa vie à se faire pigeonner par les techniques marketing et à jeter son argent par les fenêtres, on se retrouve rapidement à bout de souffle quand il s’agit de déplacer ses affaires d’un point A à un point B. J’en suis vite arrivée à une conclusion très simple : j’étais encombrée de beaucoup trop de choses.
Trop de vêtements, pour commencer. Comprenez bien : j’ai toujours eu une tendance à l’achat compulsif. Que ce soit pour me remonter le moral lorsque ça n’allait pas ou pour fêter mes périodes de succès, les vêtements ont toujours été la solution. Inconvénient ? Ils ne restaient jamais très longtemps au devant de la scène de mon dressing, puisqu’ils faisaient tous partie de la « fast fashion ». Rien que ce concept est malsain. Je me retrouvai donc avec un trou béant dans mon porte-feuille, ainsi que des montagnes de vêtements froissés portés seulement une seule fois : lorsque cette année, j’ai eu un déclic.
J’ai réalisé que je ne mettais plus aucune de ces pièces, et que ma garde-robe tournait en fait autour des mêmes vêtements en permanence. Pourquoi s’encombrer avec des vêtements que je ne mettais plus ? Je m’en suis donc débarrassée. Ça été un élément révélateur pour moi, car ça m'a permis de voir à quel point j'avais fait n'importe quoi par le passé. J'ai analysé les vêtements dont je me débarrassais pour voir où ça avait merdé, et ne plus reproduire les mêmes erreurs. J'ai aussi réalisé à quel point mon mode de consommation était jusque là contre-productif : j'avais acheté des tas de vêtements très (trop) chers que je n'avais portés qu'une fois ou deux, juste pour être à la mode. À quoi bon ? Je suis sûre de ne plus faire les mêmes faux pas à l'avenir.
2. « Je le garde, au cas où ! » « Ce serait du gâchis de m’en débarrasser, ça a coûté si cher ! »
Source : Tumblr
On en arrive à la partie de cet article où vous, lecteurs, vous insurgez quant au fait que je me sois débarrassée de plus des 3/4 de ma garde-robe sans états d’âme et sans sourciller. Bien sûr, tout ça est allé directement à des associations diverses, mais là n’est pas la question. Après avoir désencombré dans un premier temps mon dressing, j’ai cherché les causes de ce surplus de vêtements et j’ai réalisé une chose : je faisais partie de ces gens qui accumulent les affaires « au cas où ».
J’avais des robes de cocktail que je gardais « au cas où », j’avais des paires de chaussures absolument impraticables que je gardais « au cas où », des pulls en laine d’Écosse (plus chaud tu meurs) que je gardais « au cas où », des manteaux, des jeans… Bref, vous avez compris l’idée. Sauf que « le cas où » ne vient pas. Et il ne viendra jamais. Tout cela concernait des vêtements que je n’avais pas portés depuis des mois, voire des années, et j’ai très vite déchanté devant un tel amas de vêtements inutiles. Parce qu’après tout, la fonction première d’un vêtement n’est pas d’être à la mode : c’est de nous tenir chaud et de nous couvrir.
J’ai tout simplement été honnête avec moi-même, en ne gardant que les vêtements que j’aimais et qui m’étaient utiles. Petite valeur ajoutée aux vêtements que j’ai gardé parce qu’ils sont multi-fonctions ! Ce qui m’a amenée à constater autre chose. Après avoir tout vidé, j’ai réalisé que j’avais certes beaucoup de fringues auparavant, mais que je manquais cruellement de beaucoup de choses. Par exemple, j’ai dû acheter des vêtements dont je manquais (comme des jeans) et des baskets, chose que je n’avais pas alors que je suis une grande adepte de sport ! Ça m'a permis de cibler les choses dont j'avais réellement besoin au moment de mes sorties shopping.
Le minimalisme se charge d’éliminer le superflu afin de se recentrer sur ce qui est vraiment important et nécessaire. Ça m’a permis de respirer, de m’alléger à la fois les bras et l’esprit, et ce n’est que le début. Je le dis tout net : me pencher vers le minimalisme m’a rendue plus heureuse. Et lorsqu’on souffre de sévère anxiété, c’est un apport non-négligeable.
3. Un espace épuré qui libère l’esprit
Source : Pinterest
Il y a une certaine sensation de calme et de sérénité qui émane du fait de posséder moins de choses. C’est un peu la même sensation que lorsqu’on voit une rangée de boîtes de conserves parfaitement empilées au supermarché, ou que l’on est pris d’une frénésie du rangement quand on a besoin de se vider la tête. Un intérieur rangé est un esprit rangé, comme on dit. L’avantage d’avoir moins de choses, et je l’ai remarqué peu de temps après, est que ça va faciliter l'étape du rangement. Je vis dans 10m2 sous les toits, alors j'ai sauté sur l'occasion !
Le virage suivant dans ma quête de paix intérieure (aussi cliché que cela puisse paraître) a été de m’intéresser au livre La Magie du Rangement, de Marie Kondo. C’est à elle qu’on doit la célèbre méthode KonMari, qui m’intriguait depuis un moment : en résumé, nous devrions tout jeter chez nous pour ne garder que ce qui nous apporte de la joie. C’est à dire bien peu de choses.
J’ai tout de même appliqué ses conseils pour que mon appartement soit aussi ordonné que mon esprit, et j’ai pris un nouveau tournant. J’ai jeté plusieurs sacs poubelle remplis de babioles et de papiers sans intérêt, j’ai donné à des amis les DVDs que je n’avais jamais ouvert, à des associations les livres que je n’ai jamais lu ou qui ne m’ont été utiles qu’un temps. Et ça m’a fait un bien fou. En se débarrassant de biens matériels, on s’allège inconsciemment l’esprit, et c’est presque un sentiment de soulagement.
4. Que retenir du minimalisme ?
Source : Tumblr
C’est bien beau tout ça, mais que devriez-vous retenir de ce grand discours ? Le minimalisme soulage. Le minimalisme libère. Je suis plus heureuse depuis que mon bonheur ne repose plus sur des biens matériels. Je ne suis plus en permanence sur mon téléphone, je privilégie le moment présent lorsque je suis en compagnie de mes amis ou ma famille. Quand on a moins de choses, la vie est beaucoup plus simple : je n’ai plus à essayer dix tenues différentes le matin avant de partir travailler, par exemple. Je sais que quoi que je mette, je me sentirai à l’aise et belle dedans ! Comment ne pas se sentir comblée lorsqu’on est prise d’un sentiment comme celui là ? Moi qui étais stressée en permanence, je ne le suis plus du tout. Je suis même devenue optimiste, ce que je pensais impossible ! Je me suis également remise à lire, puisque mon esprit a été évacué de tout le superflu. J’arrive à m’organiser, à être productive comme jamais auparavant…
Dernier point, et pas des moindres, je fais des économies. J’économise sur tous les domaines où j’étais d’ordinaire un panier percé. Même les soldes ne me font pas envie, puisque j’ai appris à distinguer mes envies de mes besoins. Je sais que si je cède à mes envies, les choses dont je vais faire l’acquisition ne me serviront qu’un temps… Alors est-ce bien nécessaire de dépenser de l’argent dans des objets qui prendront bientôt la poussière ? Lorsque je décide d’acheter quelque chose, la décision est souvent mûrement réfléchie, et je fais au maximum des choix conscients. Il suffit de se poser des questions simples : ai-je vraiment besoin de ça ? Ai-je déjà un objet similaire ? Combien de temps vais-je l’utiliser ? Peut-il avoir d’autres utilisations ? De même, j’essaie de privilégier la qualité à la quantité, quitte à payer un peu plus cher. Si je sais que ces articles vont durer plusieurs années, ce sont des investissements et non plus des achats.
Le minimalisme ne consiste pas à se priver, bien au contraire. C’est en ayant moins de choses que l’on réalise tout ce que la vie a à nous offrir, et c’est une philosophie magnifique. Peut-être que "vivre d'amour et d'eau fraîche" n'est pas une expression si idiote. Même mon entourage a remarqué que j'avais l'air plus épanouie et sereine ! En bref, depuis quelques mois je vois la vie en plus jolie. »
Qu'en penses-tu ? Pourrais-tu essayer le minimalisme ? Réagis en commentaires ! Si l'article t'a plu, tu peux aussi le partager sur les réseaux sociaux et le liker 🙂
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