On raconte souvent tout et n’importe quoi au sujet de lois belges concernant le suicide assisté.
Suicide assisté de la youtubeuse Olympe (23 ans) : les précisions d’un médecin belge
Légalisé en 2002 en Belgique, le suicide assisté continue de fasciner en France, près d’un quart de siècle plus tard. Cette thématique est extrêmement clivante et anime régulièrement le débat politique. Un sondage a été réalisé du 9 au 11 février 2022 par l'IFOP. Il montre que ce sont, pourtant, 94% des Français qui sont favorables à l'euthanasie.
Olympe est une youtubeuse française de 23 ans. Elle a récemment annoncé, sur les réseaux sociaux, vouloir mettre un terme à ses jours. L'occasion pour le Dr Yves de Locht de faire le point sur ce que la loi belge autorise réellement concernant le suicide assisté.
“Un chemin long et difficile”
En effet, la youtubeuse française Olympe a indiqué, mardi 17 janvier, son intention de mettre fin à ces jours d'ici la fin de l'année 2023. La jeune femme est atteinte du trouble dissociatif de l’identité (TDI), une pathologie aux conséquences lourdes. Elle a déjà entamé des discussions avec un médecin belge, le Dr Yves de Locht, en vue de procéder à son suicide assisté en Belgique.
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Puisque la France interdit cette pratique, chaque année, les Français désireux de mettre fin à leur vie se rendent en Suisse, où l'euthanasie est légale, mais aussi en Belgique. Mais recourir au suicide assisté n'est pas aussi simple qu'on puisse le croire. C'est ce qu'explique le médecin qui a tenu à apporter des précisions au sujet du cas d'Olympe. Il rappelle ce que prévoit la loi belge en termes d’assistance au suicide. “On peut euthanasier des jeunes personnes. Mais il faut des certificats ou des documents médicaux de psychiatrie qui vont certifier que, malgré tous les traitements, il est impossible de la guérir", explique-t-il. Il ajoute : “Cela va être pour elle un chemin long et difficile”.
“Cela fait des années et des années que vous débattez de ce sujet”
En marge du cas tragique de la jeune Olympe, le Dr Yves de Locht a tenu à rappeler les modalités de fonctionnement du suicide assisté en Belgique. ”Le modèle belge est caricaturé par les Français, surtout par les opposants français à l'euthanasie, qui racontent n'importe quoi”, regrette-t-il.
Euthanasie: pour le Dr Yves de Locht, "il est grand temps que la loi française évolue" pic.twitter.com/RYFoCJjrnb
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Le Dr Yves de Locht a rappelé que l’euthanasie ne peut être pratiquée en Belgique que sous trois conditions. Tout d'abord, “il faut déjà que le médecin dispose d'une demande écrite de la personne concernée”. Il ajoute, ensuite, qu’ “il faut être atteint d'une maladie grave et incurable certifiée par des documents médicaux”. Il termine en rappelant qu’il est nécessaire de “présenter des souffrances physiques ou psychiques inapaisables malgré tous les traitements disponibles” afin de pouvoir bénéficier de l’assistance au suicide.
Le médecin a ainsi souhaité, à travers sa mise au point, mettre un terme aux caricatures qui sont faites en France au sujet l’assistance au suicide en Belgique. “Après chaque euthanasie, il y a une commission de contrôle. En Belgique, le distributeur automatique d'euthanasie ne fonctionne pas !” insiste le Dr de Locht.