Plus vous téléphonez, plus vous améliorez vos relations humaines !

"J’ai une confession à vous faire : Je mets longtemps à répondre aux messages.

Si vous lisez ça et que vous m’avez envoyé un message sans réponse ces dernières années, je m’excuse. Ce n’est pas personnel, je vous recontacte dès que je peux.

Pour être sincère, je préfère parler au téléphone. Mais j’ai rarement l’impression que c’est le bon endroit ou le bon moment.

C’est pour cette raison que j’écris des messages au lieu d’appeler, même si je préfère téléphoner.

C’est mal vu de parler au téléphone en public (et souvent interdit), donc c’est compliqué de trouver un moment adéquat pour parler avec les amis et la famille, dispersés aux quatre coins du monde.

Écrire est beaucoup plus pratique. Ça permet de garder une conversation privée à n’importe quel moment.

Mais rien n’y fait. Parfois, je réponds des jours après, quand ce n’est plus du tout d’actualité.

Il n’y a pas d’urgence avec les messages. Encore un signe qu’on est devenu une société de procrastination. On peut mettre des messages de côté et y répondre quand on en a envie.

Mais quand je reçois un appel, je ne peux pas m’empêcher de répondre. J’ai besoin de savoir pourquoi la personne me contacte, c’est palpitant et troublant.

Je ressens un brin de nostalgie quand je pense à l’époque où je décrochais le téléphone fixe de chez mes parents pour appeler mes amis.

Pendant les années lycée et université, ce rituel a laissé place aux textos, un échange impersonnel à coup de « slt », « quoi de neuf », « lol » , « a+ » et bien d’autres encore.

Alors oui, envoyer un message, c’est plus pratique que d’appeler. Mais c’est aussi assez machinal et antisocial.
Je préférerais parler à quelqu’un pour avoir une vraie idée de ce qu’il se passe et de comment la personne réagit. C’est dur de lire les émotions par sms, même si on utilise des emojis.

Malheureusement, la société est contre moi et tous ceux qui préfèrent l’art mourant d’une bonne conversation téléphonique.

Les Américains envoient beaucoup plus de messages qu’il n’appellent.

Comme le dit le Chicago Tribune :

Les Américains qui possèdent un smartphone envoient et reçoivent cinq fois plus de messages qu’il ne reçoivent d’appel tous les jours, selon le Rapport sur la Mobilité des Smartphones Internationaux fait par l’entreprise Infomate.
Au total, les Américains passent 26 minutes de leur journée à envoyer des messages. Comparé à une durée de 6 minutes par jour pour les appels.

Proportionnellement, des données récentes venant du Centre de Recherche de Pew montrent que les propriétaires de smartphones utilisent leur téléphone pour envoyer des messages plus que n’importe quelle autre fonction.

Il a aussi été mentionné que 80% des adolescents préfèrent envoyer des messages à leurs amis, contre 69% qui préfèrent téléphoner.

Il semblerait que les gens, et en particulier les adolescents, fuient les coups de téléphone comme la peste. Envoyer des messages, c’est la nouvelle façon de faire.

Comme mentionné précédemment, ça viendrait d’un désir de pouvoir tout contrôler, et ça pourrait avoir un impact sur notre vie sociale. Certaines personnes pensent que cette dépendance aux messages nuit à nos compétences interpersonnelles.

En d’autres termes, on devient de plus en plus mal à l’aise en société à cause de notre dépendance aux messages.

La conversation est une compétence qui doit être cultivée. Si on privilégie la conversation digitale à la conversation verbale, on évite la conversation et on devient moins compétent.

Pour faire simple, on pourrait dire que les personnes qui téléphonent au lieu d’envoyer des messages ont de meilleurs relations humaines et développent des relations plus stables.

Ces personnes sont moins maladroites car elles n’ont pas peur des conversations, vu qu’elles sont bien entraînées.
Sherry Turkle, psychologue et experte en terminologie et communication au MIT, a expliqué à NPR que les jeunes personnes préfèrent ne pas parler au téléphone « parce qu’on ne peut pas contrôler ce qu’on va dire, et on ne sait pas si ça va être long et dans quelle direction ça va partir ».

Cela implique qu’ils sont généralement plus coincés. De ce point de vue, on peut dire que ceux qui préfèrent les appels sont plus décontractés.

Personne ne dit que vous êtes bizarre et que vous voulez tout contrôler. Mais c’est vraiment différent d’entendre la voix de quelqu’un et d’être confronté aux émotions qu’elle génère.

Un rire est beaucoup plus percutant et contagieux qu’un « mdr ». Le sarcasme est beaucoup plus évident quand il est parlé.

La colère est beaucoup plus perceptible au ton de voix que dans des messages passifs-agressifs.

La communication verbale est l’un des plus grands avantages, l’une des plus grandes forces de la race humaine. C’est vital à notre survie.

On est une espèce sociale et on dépend énormément de nos relations pour braver les obstacles de la vie.

Il n’y a rien de mal à envoyer des messages, mais on a la capacité de parler pour une raison, et on ne devrait pas la gâcher."

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