Son cri de rage contre le harcèlement d’enfants va vous bouleverser !

« J’accuse l’éducation des parents enseignant la violence, j’accuse ces enfants qui prônent le sadisme, j’accuse… »

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Par La rédaction Modifié le 26/01/2016 à 09:00
Enfant Triste Filme Moque

Gwladys Delahaye a partagé son histoire solidaire avec Pause Caféin. La voici, pour vous :

"Mon nom est Gwladys Delahaye, et aujourd'hui, je serais l'âme et le cœur du Monde. Il n'y a pas réellement d'histoire, vous savez. C'est juste une vie. Une réalité. On la voit tous les jours, sans s'en apercevoir. On rigole :"Ce sont des enfants."

Aujourd'hui on se bat pour emmener des enfants à l'école, pour l'éducation, pour la langue française, pour la société. Rigolons ensemble. Alors aujourd'hui, je parle, je m'exprime. J'accuse.

J'accuse les parents qui se taisent. J'accuse la société, la morale d'ignorer ! J'accuse les enfants, la cruauté enseignée à ces enfants ! J'accuse les médias de ne laisser qu'un seul jour dans l'année pour en parler réellement ! Vous nous apprenez à nous respecter, à aimer la différence. Et pourtant. Et pourtant regardez. Regardez ces jeunes filles et jeunes hommes - car on en parle pas assez - qui ont des cicatrices aux bras, indélébiles ! Ils les regarderont à vie ! C'est à vie qu'ils verront, dans ces cicatrices, leur bourreau. Celui-ci même, qui aujourd'hui vit bien, a un travail, une famille : une vie !

Mesdames, Messieurs, bonjour. Il s'appelait Kilian. Le 12 octobre 2015, oui Mesdames et Messieurs, cette année-là, il est mort. Il est parti. Il s'est pendu à 12 ans. C'est encore une histoire triste, allez-vous me dire, mais cette histoire-ci aurait pu bien finir. Ce n'est pas la faute de sa mère, non ! Ceux qui diront cela sont des menteurs.

Vous, parents, car je n'ai pas l'âge d'être mère, vous déposez vos enfants, à l'école, en espérant les savoir en sécurité. Mais vous ne pouvez rien faire contre la méchanceté de l'enfance, contre les bourreaux de vos enfants. Certains, parmi eux, plus grands, plus forts, reprennent leur aspect animal, et deviennent prédateurs. Alors votre enfant, malheureusement, devient la proie. Une proie en face de prédateurs affamés, affamés de méchanceté, de souffrance et de larmes. Il touche plus de 700 000 enfants chaque année, en France, pays civilisé. Le harcèlement.

Rendez-vous compte, ces 700 000 enfants ne sont que ceux qui ont parlé, qui ont avoué ! Il reste encore ceux qui se taisent, emmurés dans le silence, paralysés par la peur ! On en a parlé, une fois par an exactement. Tous les premiers jeudis après les vacances de la Toussaint, a annoncé la Ministre de l’Éducation. Mais pardonnez-moi, mais est-ce qu'une seule journée peut suffire pour 700 000 enfants insultés, agressés verbalement ou physiquement ? Le harcèlement.

Nous n'avons toujours pas trouvé la solution au problème, et à cause de cela, des enfants continuent de se faire traumatiser, des enfants qui pensaient qu'aller à l'école était un plaisir, et non une phobie !

Kilian était un enfant joyeux, plein de vie, de rêves. Il avait la vie devant lui. Il pouvait réaliser ses rêves, il aurait pu grandir ! Après tout, c'était un enfant. Et personne n'a vu. Personne n'a vu que ses jours étaient comptés, personne n'a vu que Kilian était déjà mort, quelques jours auparavant. Mais pourquoi ? Pourquoi a t-il été torturé ? Pourquoi a t-il été harcelé à mort, Mesdames et Messieurs ? Je vais vous raconter.

Tout commence par une sanction, comme la plupart de nous a déjà connu. Deux heures de retenue, pour turbulences, en classe. Effectivement, qu'ils s’appellent tous Thomas, Nicolas, Élisabeth, Louise, Zoé, tous sont actifs, tous ont la joie de vivre, tous sont parfois agités. Et ils nécessitent des sanctions pour leur apprendre à se calmer, leur servir de leçon. Sauf que Kilian, rebelle, décida de ne pas s'y rendre. Sans doute espérait-il paraître plus à la mode dans son collège, et devenir ainsi plus populaire ! Malheureusement ce ne fut pas le cas.

Il reçut des brimades de la part de ses "camarades", dit-on. Mais cela dépend comment vous définissez le mot "camarade", car normalement, ils ne feraient pas cela ! Un vrai camarade aurait foncé la tête la première, avec Kilian et serait ainsi devenu son complice ! Ou bien, il aurait pu le raisonner, le forcer à aller en colle, pour qu'il ne refasse plus ce genre de bêtises ! Mais regardez, il est mort. Pendu. Je vais vous demander d'imaginer.

Imaginez la réaction de sa mère, le découvrant, pendu, dans sa chambre ! Imaginez ses amis, apprenant son décès ! Imaginez la professeur, auteur de la sanction, apprenant son suicide ! Imaginez la culpabilité de ces parents, en France, qui se demandent s'ils auraient pu faire quelque chose, s'ils auraient dû ! Mais apaisons leurs inquiétudes. Ils n'auraient jamais pu savoir.

Effectivement, car malheureusement, Kilian se taisait. Il se taisait car "c'est la honte de se plaindre, de pleurer". Et les bourreaux veillent. Ils insultent, menacent, agressent. Ils tuent la pensée, tels des dictateurs, tels des meurtriers de l'esprit, des criminels de l'âme ! On dit que chacun peut agir. Comment faire, me direz-vous, si tous les moyens ne sont pas mis en place ? Comment faire, si nous n'avons pas eu la chance d'avoir assisté à une intervention contre le harcèlement ?

enfant en repli menacé par trois autres enfants

Source photo : franceinfo.fr

Alors, victimes de harcèlement, je vous parle ! Parlez donc ! Faites-vous entendre ! Il nous faut vous aider, pour que cela cesse ! Mais d'abord, cessons de parler de "victimes". Parlons de "combattants". Car Kilian s'est battu jusqu'au bout. Les responsables de l’établissement préfèrent dire qu'il n'y a rien eu, que Kilian ne présentait aucun "symptôme" de harcèlement. Mais ce n'est pas une maladie ! Les enfants, les combattants, ces personnes harcelées savent cacher ce malaise, cette faiblesse aux gens qu'ils aiment. Il est alors quasiment impossible de déceler si l'enfant est harcelé, racketté.

Quelle raison pousserait un jeune garçon de 12 ans à se donner la mort ? On ne meurt pas sans raison ! Quelle autre raison ? L'amour, le chagrin ? Certes, Kilian n'avait pas de père biologique, mais des milliers d’enfants, en France et à travers le monde, vivent en famille monoparentale, avec leur mère. Et sa mère était là, elle est là ! N'est-ce pas le plus important ? Les enfants sont intelligents. Ils l'ont toujours été ! Et leur méchanceté ne s'arrête pas aux enceintes des écoles. Comme les hommes, ils utilisent de nouveaux moyens mis à leur disposition pour faire mal, pour arriver à leurs fins, bien souvent malsaines. Je veux parler du cyber-harcèlement.

Il est possible en effet de continuer le vice jusqu'à la maison du combattant. Kilian, à la fin, ne voulait sûrement plus allumer son téléphone, de peur de voir un message de plus lui ordonnant de mourir, ou encore une insulte. Il avait sans doute peur d'allumer son ordinateur, de peur de voir une nouvelle notification, lui désignant encore un vêtement que la personne n'avait pas apprécié, une chose dans sa personnalité que les gens trouvaient écœurant. Ces cyber-assassins qui lui ordonnent de partir pour le grand voyage, n'est-ce pas de la pure cruauté ? Pardonnez-moi, Mesdames et Messieurs, mais c'est innommable : comment faire pour s'échapper ? C'est immonde : même s'il part loin, son ordinateur, lui, sera toujours là, ainsi que son téléphone. Mais même en admettant qu'il change tout. Les marques resteront. Dans son âme, son cœur, son esprit. Je frissonne à mes propres mots.

Il est mort à 12 ans. Il est parti, pendu. Il faut 10 minutes à un pendu pour mourir. 10 longues minutes, seul. Il est mort dans la fleur de l'âge, dans le début d'une vie qu'il ne connaîtra jamais. Il existe pourtant des moyens. Mais peu connus.

Il existe un numéro. Deux nombres : 30 20. Et pour tous les combattants, je vous invite à le composer ! Allez-y ! Ne vous laissez pas faire ! Car le harcèlement ne touche pas qu'une personne à la fois. Il touche la famille, les amis, les gens aux alentours. Parfaitement. Un enfant est mort. Un enfant est décédé ! Mort ! Parti ! Un enfant, une jeune âme ! Il fait désormais partie de ces pourcentages assassins. Il fait partie de ces 700 000 enfants touchés en France, suite aux blessures du cœur et de l'âme, constantes. Suite aux brimades, aux moqueries. Aux moqueries d'enfants insouciants qui en ont assassinés un autre.

Alors j'accuse : j'accuse l'éducation des parents enseignant la violence, j'accuse ces enfants, qui prônent le sadisme, j'accuse ces adolescents qui mettent en avant la cruauté, la violence et pour finir la mort. J'accuse ces enfants. Car après tout, Mesdames et Messieurs, après tout, ce ne sont que des enfants."

Chaque année, 700 000 élèves sont victimes de harcèlement à l’école selon le ministère de l’Éducation. Une journée nationale de mobilisation a été créée, le 5 novembre de chaque année. Mais une journée de sensibilisation, ce n'est pas suffisant.

Un numéro gratuit - le 3020 - est également à connaitre. N'hésitez pas à réagir et à appeler si vous avez le moindre doute. Il vaut toujours mieux prévenir que guérir.

Merci encore à Gwladys Delahaye. Si ses mots vous ont ému, likez, commentez et partagez son cri du coeur !

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