Rien de mieux que des statistiques pour passer du loser au lover !
La théorie sociologique de la séduction en boîte de nuit révélée
Pour la première collaboration avec Konbini, le sociologue notoire Steeve Bourdieu, fondateur du site Le Sociologue, s’est permis d’introduire une théorie de la séduction en boîte de nuit.
Pris de nostalgie et inspireÌ par une reÌcente eÌtude scientifique, Steeve Bourdieu revient aÌ ce qui a fait sa grandeur : la séduction et le cul. En effet, dans son dernier numeÌro, The Economist a montreÌ le lien eÌtroit existant entre la sensation de passer une bonne soireÌe en boîte et le fait de pécho.
Voici un reÌsumeÌ exhaustif de l’eÌtude, ci-dessous :
Les chiffres sont eÌloquents. Partant de ce constat, la premieÌre conclusion que nous pouvons tirer est que pécho rend heureux comme un loir. Il conviendrait donc de ne point heÌsiter aÌ pécho sur le dancefloor, sans complexe, “façon sex”, comme auraient pu le rajouter aÌ juste titre les Tribal Kings.
Cependant, laÌ ouÌ le bât blesse, c’est que choper en soireÌe est une performance difficile, comme vous pouvez le constater sur le scheÌma ci-dessous :
En effet, pour choper, il faut de la RÉ-CI-PRO-CI-TÉ. Sinon, votre langue tournera toute seule et vous aurez l’air d’un veÌritable gogole sur la piste de danse. Steeve a ainsi tenteÌ de modeÌliser les meÌcanismes complexes qui animent le processus seÌductionnel en night club discothèque. Pourquoi n’est-il pas si aiseÌ de pécho en boîte de nuit ?
Voici les reÌsultats de son eÌtude exceptionelle.
I) Modélisation et introduction du concept du “ModjoSteeve”
Prenons Bruno, un garçon tout aÌ fait normal avec deux jambes, deux bras et deux zizis. Pour modeÌliser le probleÌme sociologique de la séduction sur le dancefloor, Steeve part de deux hypotheÌses empiriques majeures.
HypotheÌse H1 :
En boîte de nuit, hors cas particuliers, nos velleÌiteÌs seÌductionnelles s’opeÌrent sur de partait(e)s inconnu(e)s dans un contexte ouÌ l’apparence, au sens large du terme, est le facteur deÌterminant pour pécho.
HypotheÌse H2 :
Chaque eÌtre humain cherche aÌ maximiser sa “fonction d’utiliteÌ” en tentant de pécho la personne qui l’attire le plus parmi celles “disponibles sur le marcheÌ”. C’est aÌ dire qu’entre une 8/10 et un 6/10 avec lesquel(le)s il a une chance, l’humain tentera toujours de pécho le 8/10. Sauf s’il est beaucoup trop saoul pour faire la diffeÌrence, ce qui arrive parfois, je ne vous le cache pas.
H1 et H2 engagent une deÌfinition claire de la notion de ModjoSteeve (aka le potentiel de seÌduction). En effet, en boîte de nuit, d’apreÌs H1, votre ModjoSteeve tiendra compte d’un nombre de parameÌtres limiteÌs relevant du visible : votre beauteÌ plastique, votre façon de “poncer le dancefloor” sur un son de Pitbull… et peut-eÌtre encore votre puissance eÌconomique (votre capaciteÌ aÌ poser des gros Magnums) participent de votre ModjoSteeve dans un contexte ouÌ – on le reÌpeÌte – l’apparence preÌvaut (cf. article sur les nightclubs parisiens).
A contrario votre QI, votre charisme et votre faculteÌ aÌ jongler avec des bananes auront un impact limiteÌ – au meÌme titre que l’ensemble de vos qualiteÌs non visibles de prime abord. ConsideÌrons-les, aÌ l’instar de la taille de la zigounette de mes deux colocataires que je salue, neÌgligeables.
Ainsi, votre ModjoSteeve est une formule matheÌmatique qui ressemble aÌ peu preÌs aÌ cela :
À noter : le score de votre ModjoSteeve sera eÌvidemment “subjectif” eÌtant donneÌ qu’il deÌpend du taux de bogossitude qui est subjectif par nature. Cependant, la formule, deÌveloppeÌe par Steeve est objective et universelle. #meÌdaillefields
II) Quand est-il mathématiquement possible de pécho ?
Prenons Laetitia, une jolie fille sur le dancefloor sur laquelle Bruno a jeteÌ son deÌvolu. Laetitia, comme tout eÌtre humain, a des exigences en termes de seÌduction. Elle ne va pas se pécho n’importe quel KEUM LOOSER t’as vu ! Ainsi, pour que la séduction soit reÌalisable, il faut que le ModjoSteeve de Bruno dans les yeux de Laetitia soit supeÌrieur ou eÌgal aÌ son seuil d’exigence seÌductionnel.
Comme ceci :
Ça a l’air facile dit comme cela, mais il s’agit seulement d’une condition neÌcessaire mais pas suffisante pour que la seÌduction opeÌre. En effet, des barrieÌres se dressent bien souvent – tel le peÌnis de Bruno devant une jolie fille en fleur – sur le chemin de cette seÌduction vitale.
a) Le premier problème : l’optimisme du début de soirée et l’hypotheÌse H2
Imaginons que Bruno ait bien envie de poncer Laetitia sur le dancefloor mais qu’elle n’est pas son premier choix. D’apreÌs H2 et par exceÌs d’optimisme, Bruno va d’abord “jouer” craÌnement sa chance avec son premier choix. Nommons-la Samantha. Mais, pour que cette tentative de seÌduction soit reÌussie, il faut que reÌciproquement le
ModjoSteeve de Bruno maximise les exigences de Samantha. Car Samantha souhaite eÌgalement pécho son choix numéro 1.
Du coup, deux possibiliteÌs ici :
- Soit Bruno est effectivement le premier choix de Samantha. Les deux maximisent leurs exigences seÌductionnelles. Ils se pécho salement sur le dancefloor et passent une pure soireÌe. Ils font peut eÌtre meÌme des bébés en rentrant et participent aÌ la vitaliteÌ deÌmographique française. BONHEUR ET AMOUR . ProbabiliteÌ d’occurrence : 0,5%.
- Soit Bruno n’est pas le premier choix de Samantha. Samantha va ainsi tenter en premier lieu de pécho son premier choix – un bien nommeÌ JEAN-LOUIS. Du coup, Bruno se casse les dents sur Samantha. Pendant ce temps, Laetitia, elle, a jeteÌ son deÌvolu sur son deuxième choix parce que Bruno l’ignorait au deÌpart. Donc Bruno ne peut plus la chopper. Tristesse.
-> C’est tout le scheÌma seÌductionnel qui se retrouve déséquilibré. Bruno est donc dans la merde et va vraisembablement rentrer tout seul. ProbabiliteÌ d’occurrence : 99,5%.
b) Le second problème : l’asymétrie d’information voire l’absence totale d’information
Bruno connaiÌt aÌ peu preÌs son ModjoSteeve moyen par accumulation d’expeÌrience mais il n’a aucune ideÌe de l’ampleur de son ModjoSteeve speÌcifique sur Laetitia. Imaginons une situation dans laquelle Bruno et Laetitia seraient reÌciproquement le premier choix de la soireÌe l’un pour l’autre. MeÌme en l’eÌtat, il est possible que la seÌduction eÌchoue.
- L’Effet “Chui trop timide tas vu” : l’assymeÌtrie d’information augmente le risque de se livrer et de se faire téj comme une GROSSE MERDE. Bruno a peur d’aller voir Laetitia et de prendre un gros vent dans sa petite gueule de con devant tout le dancefloor. VoilaÌ comment on passe aÌ coÌteÌ d’une belle histoire d’Amour entre Bruno et Laetitia.
- L’Effet “Trop Facile” : meÌme en reÌalisant qu’il y a moyen, l’un ou l’autre peut se dire, particulieÌrement en deÌbut de soireÌe: “c’est trop facile, je vais chercher une autre proie plus complexe”. Encore appeleÌ, “suis-moi, je te fuis” , ce pheÌnomeÌne psychologique indeÌsirable provoque de terribles actes manqués en soireÌe. Et les regrets qui vont avec le lendemain.
c) Le troisième écueil : le papillonnage
Une conseÌquence direct des deux premiers eÌcueils est le papillonnage. La prise de deÌcision seÌductionnelle est difficile, on a du mal aÌ choisir. Certains projets ont l’air facile mais malheureusement un deÌtail coince. Du coup on pose des options pour plus tard :
Vouloir encanailler toutes les filles de la soireÌe est un projet certes honorable mais franchement irreÌalisable. Comment mettre en oeuvre une strateÌgie seÌductionnelle pertinente et percutante si vous n’avez de cesse de butiner de proie potentielle en proie potentielle…? Non de toute eÌvidence, il faut de la discipline et beaucoup d’abneÌgation.
d) Le quatrième écueil : la tentation de la chope facile et du confort
Votre ModjoSteeve a beau eÌtre eÌleveÌ, la reÌaliteÌ, c’est que vos probabiliteÌs de succeÌs de seÌduction sur le dancefloor reÌpondent aÌ un loi deÌgressive : plus votre cible est DEKEULASSE, plus vous avez vos chances. Nombreux sont ainsi les seÌducteurs/seÌductrices partisans du moindre effort preÌts aÌ accepter des cibles dégueulasses ou “ça passe” pour s’assurer un triomphe nocturne au lieu de rentrer seul et saoul.
Le probleÌme est que votre satisfaction en sera impacteÌe: car plus votre personne chopée avait un ModjoSteeve eÌleveÌ aÌ vos yeux, meilleure sera votre soireÌe. Pourquoi ? Parce que la vie est une chienne.
e) Le cinquième écueil : l’obsolescence des exigences seÌductionnelles
Le graphique preÌceÌdent est aÌ rapprocher de la fonction “ambition seÌductionnelle” qui deÌcroit en fonction de vos eÌchecs successifs et du temps qui passe.
- En effet, vous commencez geÌneÌralement la soireÌe par “scanner” les avions de chasse.
- Puis constatant que meÌme dans un univers paralleÌle « y a pas moyen », vous descendez
d’un palier et allez sonder les bonnes meufs/beaux mecs…
- Mais l’horloge tourne et votre langue s’impatiente de trouver une glotte aÌ sonder… et
se met alors aÌ envisager de tutoyer le larynx des « ça passe »…
- Il est deÌjaÌ 5 heures du matin. Le projet seÌductionnel a perdu de sa superbe. Vous jouez votre va-tout en attaquant par surprise les quelques Gremlins restant en prenant soin d’agir dans une zone peu eÌclaireÌe de la boite de nuit (pas toujours facile aÌ assumer !).
f) Enfin, le sixième et dernier probleÌme : le vomi intempestif
Classique et intempestif, le vomi sur le dancefloor peut survenir en deÌbut ou en fin de soireÌe, deÌpendant de la maturiteÌ du projet “Before”. Mais ce n’est jamais une bonne nouvelle pour la seÌduction : en effet, d’apreÌs mes calculs, vomir de la beÌchamelle sur le front de votre cible constitue une perte seÌche de ModjoSteeve.
III) Conclusion
Pour reÌsumer cette analyse INCROYABLE, nous pouvons affirmer que la seÌduction en night club discotheÌque est une affaire treÌs seÌrieuse et qu’elle est reÌgie par des algorithmes complexes. Voyez-laÌ comme un jeu geÌant de chaises musicales dans lequel nous cherchons aÌ nous asseoir sur la chaise la plus confortable, mais notre ambition se heurte bien souvent aÌ l’ambition et aux exigences des autres.
Finalement, c’est un peu comme une eÌcole de la vie en fait. #emotion. Sauf que dans la vie, personne ne s’assoit sur une chaise pour seÌduire hein, C’EST UNE MÉTAPHORE, bien entendu. ALLEZ, À PLUS.
Nota Bene : ceci est un modeÌle matheÌmatique. Les humains ne sont pas tout le temps aussi “rationnels”. Les hommes en particulier. Il suffit parfois qu’un Chipmunk lui touche les testicules et l’hypotheÌse H2 vole en eÌclats telle une chips sous Jabbah le Hutt.
Bonus :