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Si on avance dans le temps de quelques jours, les premiers effets des radiations apparaissent chez ceux ayant été épargnés par les brûlures
Quelques jours après l'explosion de la bombe, l'important niveau de radiations a rendu extrêmement malade les survivants. A gauche, on peut voir un homme présentant des hémorragies sous-cutanées, et des cataractes. Son journal médical a été rendu publique :
18 août -- Remarque cheveux tombent; 19 août -- Saignement des gencives, et hémorragies sous-cutanées d'une couleur violette, comme ont peut le voir sur photographie; 30 août -- est hospitalisé dans l'hôpital militaire d'Ujina Branch, fièvre le 31.; 1 septembre -- Amygdalite, il n'arrive plus à manger. Saignement des gencives ne s'arrête pas, hémorragies ont progressé jusqu'au milieu de son torse; 2 septembre -- Est souvent inconscient, Déliriums réguliers. 3 septembre -- Mort à 21:30
La plupart de ceux ayant survécu à la première vague de chaleur n'ont pas survécu un mois après l'attaque
Cette photo illustre une tombe commune, à peine creusée par les médecins épuisés qui voyaient sans cesse arriver de nouvelles personnes qu'ils regardaient mourir lentement. En juillet 1952, 7 ans après l'accident, 252 restes humains ont été ressortis de terre dans la ville de Saka, située à 8 ou 9 kilomètres de l'hypocentre. 156 corps avaient été enterrés dans un endroit, et les cendres de 36 personnes ayant été crématisés. Cette photo a été prise à Saka. Dans la même année, 43 corps ont été retrouvés dans ce qui semble avoir été le lycée Yamanaka. Encore aujourd'hui, on retrouve parfois des fosses communes, et certains survivants reçoivent enfin la chance de pouvoir enterrer leurs morts.
Les femmes irradiées pendant le début de leur grossesse ont donné naissance à des enfants difformes, malades, dont la plupart ne survivait pas un an
La plupart des femmes qui n'étaient pas enceintes au moment de l'attaque ont été rendues stériles, de façon irréversible. Les hommes, en revanche, tout du moins certains d'entre eux, ont pu être opérés afin de pouvoir de nouveau donner naissance.
Toutes ces victimes ont reçu le nom collectif de Hibakusha ( 被曝者) littéralement, Victimes de bombe atomique.
Et leur calvaire ne s'arrête pas aux sévices physiques, instantanés ou à court terme, ni au prières incessantes pour qu'on leur accorde un enfant sain
Sur la photo : le peuple japonais prie en souvenir de l'attaque.
En effet, en 1945, les effets de la radiation étaient peu connus : Certains pensaient que les dégâts dus aux radiations pouvaient être transmis d'homme à homme, et, de fait, les Hibakusha sont devenus les ostracisés de la société japonaise.
Les femmes vivant près de Hiroshima ne pouvaient plus se marier, ce qui, dans le Japon de 1945 et même aujourd’hui dans certaines régions, signifiait la mort, sociale et physique. En effet, une femme sans mari et sans enfants ne bénéficiait d'aucune aide quelconque, mise à part celle de ses parents jusqu'à leur décès. Elles ne pouvaient travailler, n'avaient aucun revenu, et la plupart ont choisi de se suicider à la mort de leur père, se sachant sans avenir.
Les hommes, quant à eux, étaient rejetés car ils ne pouvaient trouver du travail, et de fait ne pouvaient entretenir de famille. La plupart des Hibakusha portaient beaucoup de cicatrices qu'il leur était impossible de cacher, et leur laideur, au-delà de leurs soucis d'intégration sociale les rendait repoussants aux yeux de la société.
Le Japon a été, à ce jour, la seule et unique victime du bombardement atomique. Ce que ce peuple a vécu n'a rien d'une guerre normale. La bombe nucléaire tient du génocide de masse et n'a rien à voir avec les bombes dont on entend parler tous les jours à la télévision.
Toutes nos pensées vont aux victimes de cette bombe, au peuple japonais, resté digne et plein d'humilité face à un crime de guerre affectant plusieurs générations.
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