Ces rumeurs qui circulent sur les immigrés et qui sont totalement fausses

La France a peur ! Enfin, celle qui regarde le journal de Jean-Pierre Pernaut, qui lit Valeurs Actuelles et qui ne sort pas de chez elle a peur. Cette France-là, qui croit tout ce que disent les médias et les politiciens a une fâcheuse tendance à relayer des informations sans queue ni tête.

 

Sur le web notamment, les fausses rumeurs sur les migrants explosent. On entend tout et n'importe quoi sur ces pauvres hommes et femmes qui ont fuit leur pays en guerre pour vivre dans la gadoue française.

 

Afin de remettre les points sur les "i", on a choisi de vous sortir de la tête tous ces hoax qui pullulent sur les sites conspirationnistes et extrême-droitistes. Espérons que ceux qui liront cet article essaieront d'être lucides et honnêtes.

 

1. Les migrants ne sont que des hommes

 

Source : nouvelobs.com

 

FAUX : le Haut commissariat aux réfugiés assure que la part des hommes qui débarquent sur les côtes européennes (notamment en Grèce, Turquie et Italie) ne représente que 53%, soit une toute petite majorité. L'UNICEF considère même que les femmes et les enfants représentent 60% des migrants ! Le fantasme de Nadine Morano n'existe donc pas.

 

2. Les migrants sont pauvres et mal éduqués

 

FAUX : selon le Secours catholique, 48% des réfugiés appartiennent aux classes supérieures dans leur pays d'origine, et encore 20% aux classes moyennes. C'est tout à fait explicable car le voyage vers l'Europe coûte en général très cher.

 

A Calais, plus de 30% des personnes ont un diplôme de l'enseignement supérieur.

 

3. Ils prennent le travail des Français

 

Source photo : AFP

 

FAUX : sans titre de séjour ou autorisation de travail, les étrangers (exception faite des Européens, Suisses, Andorrans, Saint-Martinois et Algériens avec certificat de résidence) n'ont pas le droit de travailler.

 

Et pour obtenir un titre de séjour, il faut déposer une demande de droit d'asile et attendre un an (minimum, en moyenne). Pareil pour l'autorisation de travail, que demande d'avoir une promesse d'embauche en plus. Autant dire que très peu des migrants trouveront facilement du travail sur le sol français...

 

4. Ils viennent pour toucher les allocations

 

FAUX : Sans permis de séjour, pas d'allocation, c'est aussi simple que ça. Ni alloc' familiale, ni allocation logement. Pour être éligible aux aides sociales comme la CMU ou le RSA, il faut obtenir le statut de réfugié (que la France délivre uniquement pour 1/3 des demandes, malgré les événements tragiques qui secouent les pays de la plupart des migrants).

 

Et pour le RSA, c'est encore plus compliqué : il faut avoir le statut de réfugié ET être sur le territoire depuis au moins 5 ans (réfugié subsidiaire) ou avoir un permis de séjour de 10 ans (réfugié statutaire).

 

Et avouez que c'est drôle d'accuser les migrants : 1/de voler le travail des Français. 2/de venir pour toucher les aides. Ce sont deux choses parfaitement contradictoires !

 

5. Et la sécurité sociale, elle coule à cause d'eux !

 

FAUX : la seule aide attribuée aux migrants (qui doivent malgré tout justifier d'un logement fixe en France depuis au moins trois mois et de revenus faibles l'année précédente) est l'AME (aide médicale d'Etat) qui leur permet de bénéficier de soins médicaux gratuits pendant un an.

 

Évidemment, l'AME ne rembourse que les soins et médicaments "à service médical rendu fort". Les sirops contre la toux par exemple, ne sont remboursés qu'à 15%.

 

Pour avoir droit à la Sécurité sociale et à la CMU (protection universelle maladie), les migrants doivent avoir obtenu un titre de séjour.

 

6. Ils sont aussi prioritaires pour les logements HLM

 

Source : nouvelobs.com

 

FAUX : La rumeur, souvent agitée par le FN, n'est confirmée par aucun exemple. Aucun migrant en situation irrégulière ne peut obtenir de logement. Seuls les réfugiés ayant obtenu un titre de séjour peuvent faire une demande de HLM. Là encore, leur demande ne sera pas prioritaire, mais traitée comme n'importe quelle demande.

 

La France a un temps pensé réquisitionner des habitations inoccupées depuis longtemps pour y accueillir les migrants, mais cela ne s'est pas fait. Ce n'est pas pour rien que ce sont les centres sociaux qui ont été réquisitionnés et que d'autres seront peut-être construits !

 

7. Les migrants reçoivent 40 euros par jour de l'Etat pour vivre

 

Source photo : tumblr

 

FAUX : Encore un fantasme. Il existe bien une aide qui est délivrée uniquement aux migrants ayant fait une demande d'asile auprès de l'OFPRA : cette aide s'élève à 6,80 euros par jour ! Ceux qui ne trouvent pas de place d'hébergement touchent en plus 4,20 euros par jour (ce qui est très maigre pour se loger le soir venu, avouons-lee). Rien qui se rapproche des 40 euros !

 

Cette rumeur vient très certainement d'une note de l'Etat précisant que le budget annuel pour l'aide aux migrants était de 8,6 millions d'euros, soit 40 euros par jour et par personne... Sauf que dans ce calcul, il faut compter le salaire des travailleurs sociaux, les locaux, le chauffage, l'électricité ! Évidemment que tout l'argent ne part pas dans la poche des migrants. C'est ballot.

 

Pareil pour la rumeur des carte de crédit avec 40 euros par jour dessus. C'est encore le FN qui a balancé ce mensonge, sans doute inspiré du fait que les Turcs distribuaient en effet des cartes bleues aux migrants, créditées de... 30 euros par MOIS ! En France, on envisage aussi d'utiliser des cartes, mais créditées de 6,80 euros par jour, ni plus ni moins. On est bien loin des 40 euros par jour, quand même !

 

8. Ils sont mieux traités que "nos" SDF

 

Source : nouvelobs.com via Twitter

 

FAUX : les migrants ont accès aux même centre d'hébergement d'urgence que les autres sans-abri, mais c'est tout. Les SDF ont d'autres possibilités d'hébergement (hébergement d’insertion, places d'allocation logement temporaire, places de stabilisation).

 

Par ailleurs, les SDF ont droit à la CMU et au RSA, ce n'est pas le cas des migrants qui n'ont pas obtenu leur demande de droit d'asile. Ils n'ont donc aucun avantage...

 

Et c'est assez bizarre pour un pays qui dit se préoccuper de ses SDF de ne le faire uniquement lorsqu'on parle des migrants et du fait qu'il faut les aider. De plus, brûler les centres d'accueil censés accueillir les migrants ET les SDF ne semble pas être le meilleur moyen d'aider les SDF, si ?

 

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