Ces 8 Body-Hackeurs ont transformé leur corps pour devenir des cyborgs !

Insatisfaits de leur corps 1.0, ces gens sont des biohackeurs. Bienvenue dans le nouveau monde où la 4G, les iPhone 7 et le web 3.0. sont loin dans le passé...

 

Professeur Stelarc

 

Source photo : Nina Sellars/AFP/Getty

 

Artiste australien, il nous a habitués à changer son corps : ses spectacles comptaient un troisième bras robotique, et un ordinateur capable de contrôler ses muscles. Mais cette fois, il a été bien plus loin en faisant pousser une oreille sur son bras. Et maintenant, il souhaite la connecter à Internet.

 

Sa création a pris 9 ans : La troisième oreille de Stelarc est en partie faite de sa propre chair, et en partie d'un bio-polymère. Six mois après la pose, les tissus cellulaires et les vaisseaux sanguins s'étaient adaptés, et ils ont ajouté un lobe d'oreille pour lui donner un air un peu plus " 3D" en utilisant les cellules souches de Stelarc. 

 

Mais à quoi sert-elle, me demanderez vous ? Et bien, à entendre. Si ses deux oreilles marchent très bien, Stelarc souhaite que son oreille de bras - et ce qu'elle entend - soit en échange continuel via Internet, transmettant ce qui se passe autour de lui. Il dit : 

 

On n'aura pas de bouton "off". Si je ne suis pas près d'un spot Wi-Fi ou que j'éteins le modem de chez moi, alors peut-être serais-je hors ligne. Mais l'idée, c'est vraiment de garder l'oreille en ligne tout le temps.

 

L'idée lui est venue en 1996, mais il a fallu attendre une décennie avant qu'il ne trouve des chirurgiens capables de rendre son rêve une réalité. D'origine, l'oreille devait être une création de la taille d'une pièce de 50 centimes, et lui être greffée sur la tête : mais avec le temps, il a voulu en faire un organe à part entière, avec des capacités de communication. Il a essayé d'y implanter un microphone, mais a dû le retirer à cause d'une infection : il espère pouvoir régler le problème pour "la prochaine fois qu'il va essayer".

 

Mais Stelarc n'est pas le seul à vouloir améliorer son corps avec des implants électroniques : avec la miniaturisation des appareils à connexion Bluetooth et wi-fi, et l'accès a la technologie, toute une communauté de cyborgs est apparue. Appelés les "Grinder" ( Litt, "broyeurs"), ces body-hackeurs s'insèrent sous la peau tout ce qui les intéresse, des aimants, aux batteries, aux LEDs, et la liste ne s'arrête qu'à la limite de l'imagination humaine. C'est à dire, jamais. 

 

Ces modifications corporelles sont souvent mises en ligne, et notamment sur YouTube, et sont activement adulées sur des forums, où l'appel aux expériences les plus folles est parfois plus fort que la raison. Voila quelques-unes des expériences que ces body-hackeurs ont lancé sur eux-mêmes :

 

Le "project cyborg" de Kevin Warwick

 

Source photo : Kevin Warwick

 

Professeur de cybernétique à l'université, Kevin Warwick est le représentant académique du bodyhack. Il a été déclaré "premier cyborg du monde", puisqu'en 1998 il s'est fait implanter une "radio-étiquette", depuis appelées les puces électroniques sous-cutanées. Il pouvait ainsi être suivi sur le campus, ouvrir les pores sans avoir à les toucher, et allumer les lumières de son labo quand il entrait dans la pièce. Son "Project Cyborg" a vu du renouveau, puisqu'il s'est implanté une puce contenant 100 électrodes dans les fibres nerveuses de son bras en 2002, capables d'envoyer des signaux depuis son poignet, pour son ordinateur.

 

Le traqueur santé de Tim Cannon

 

Source photo : Tim Cannon

 

Le Bio-Hackeur Tim Cannon s'est inséré un appareil épais, de la taille d'un paquet de cartes sous la peau, afin de surveiller sa température et sa pression sanguine - deux informations qui peuvent parfaitement être récupérées depuis l'extérieur du corps. Le Circadia a été designé de sorte d'adapter la température d'une pièce à la température du corps de celui qui le porte, en communiquant avec le thermostat. De plus, il envoie des SMS à ceux qui le portent, pour prévenir qu'une fièvre arrive. Après que les piles se soient complètement vidées et après plusieurs attaques de panique, Cannon s'est fait retirer l'appareil, qu'il avait porté pendant 3 mois.

 

Son entreprise, cependant, a continué le projet puisqu'elle est en pleine conception du Circadia 2.0, capable de détecter la glycémie, le niveau d'oxygénation sanguine, ainsi que la pression sanguine et le nombre de battements du cœur. Ils ont aussi dans l'idée de rajouter un implant en silicone à poser sur le dos de la main, qui s'appelle North Star : Cette "étoile du nord" pourrait envoyer des commandes via Bluetooth à votre téléphone sur demande, et, couplée au Circadia, pourrait appeler les secours pour une personne en mauvaise santé ou incapable de faire autre chose que de toucher le dos de sa main : Malin ! 

 

Les implants écouteurs de Rich Lee

 

Source photo : Rich Lee, Lifeboat Foundation

 

Vous en avez marre de perdre vos écouteurs ? Et bien facile : insérez-les dans votre tête. C'est ce qu'a fait Rich Lee, en implantant des petits aimants sous ses oreilles, qui reçoivent le signal provenant du collier autour de son cou, lui-même connecté à un mp3, le tout lui envoyant du son directement dans les oreilles. Mais écouter de la musique n'est pas sa motivation principale : en installant ses implants, les médecins ont découvert que Rich Lee avait une maladie qui le laisserait aveugle. Il espère ainsi utiliser ses aimants pour de l'écholocation (un peu comme celle des chauve-souris) qui l'aideraient à se déplacer. Il dit dans une vidéo : 

 

 Si je peux avoir une vision rayons X, grâce à une technologie cybernétique, je l'aurai. Même si pour ça, il faudra que je ressemble à un monstre.

 

Gabriel Licina et son injection pour obtenir une vision nocturne

 

Source photo : Science for the Masses

 

Pour le groupe californien Science for the Masses, manger des carottes était hors de question. Leur rêve de pouvoir voir dans le noir leur a fait développer un cocktail de produits chimiques qu'ils ont injecté dans l’œil de Gabriel Licina. Après que ses yeux soient devenus entièrement noirs (comme sur la photo), Gabriel Licina pouvait identifier des objets dans le noir complet jusqu'à 10 mètres de distance, et il a pu apercevoir des gens dans les bois à plus de 50 mètres. Les ophtalmologues déconseillent fortement d'essayer vous-même à la maison la recette ouverte au public : cela peut cause une hémorragie de la rétine, ainsi qu'une occlusion de la veine de la rétine. Achetez des lunettes de nuit, c'est plus sage.

 

De quoi guérir les migraines, de Sander Pleji

 

Source photo : Sander Pleji

 

Souffrant depuis des années d'Algie vasculaire de la face (AVF), le Hollandais Sander Pleji a décidé de s'insérer un neurostimulateur dans le corps. Contrôlé par télécommande, l'appareil envoie des impulsions électriques qui calment les migraines incessantes de l'homme. Mais l'implant a eu de grandes conséquences psychologiques : Pleji souffre d'attaques de paniques sévères.

 

Le son des couleurs, de Neil Harbisson

 

Source photo : Lars Norgaard/Guardian

 

Pour Neil Harbisson, être daltonien était un fléau et il a donc décidé de transformer le monde en un amas de sons polychromatiques : son antenne "Oeilborg" - qui est accrochée derrière son crâne - est connectée à une micro puce, qui lui envoie un son différent selon la couleur en face. L'appareil a été construit pour l'aider à combattre une forme extrême de daltonisme, l'achromatopsie congénitale, très rare, qui ne lui permet que de voir en nuances de gris.

 

Grâce à son antenne, il peut "entendre" des couleurs que le spectre de vision humain ne connaît pas : les infrarouges, et les ultraviolets.

 

Pour moi, la couleur de la passion n'est pas le rouge, comme pour la plupart des gens. C'est le violet. Le violet, lui, fait violence à mes oreilles.

 

Le doigt USB de Jerry Jalava

 

Source photo : pc world

 

Quand le programmeur Jerry Jalava a perdu la moitié d'un doigt lors d'un accident de moto, la solution évidente pour lui a été de le remplacer avec une clef USB. 

 

Au début, c'était une blague pour mes potes. Mais que faire d'autre d'un demi-doigt ? Quand j'utilise ma clef USB, je laisse mon doigt contre le port, et quand j'ai fini, je me débranche.

 

Sa clef USB peut garder jusqu'à 2 Go de données et est accessible en retirant un faux ongle en plastique. Il pense depuis peu à améliorer son espace de stockage, et d'en faire une clef 3G.