Une poignée de chercheurs mondiaux essaient de mettre au point une avancée scientifique que de très nombreuses personnes trouvent dérangeante, voire carrément malsaine : ils veulent créer des embryons mi-humains, mi-animaux. Ils espèrent que ces embryons - aussi connus sous le nom de "chimères" - leur permettront de faire des progrès significatifs dans leurs recherches pour soigner les maladies humaines aujourd'hui incurables.
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Pourquoi créer de telles chimères ?
On peut se demander quelle mouche a piqué ces scientifiques pour jouer avec la vie et la mort comme ça. Mais ces derniers ont des arguments. Selon eux, le fait de créer des animaux de laboratoire pourvus de cellules humaines leur permettra d'obtenir des résultats plus satisfaisants, plus rapidement. Et donc de trouver des remèdes plus efficacement.
Source photo : ktoo.org
Mais si on pousse la logique à l'extrême, on peut aussi imaginer que ces scientifiques utilisent leurs chimères pour porter des organes humains de substitution - reins, poumons, foie, coeur - transplantables en cas de besoin.
Et les risques existent ! C'est pour cela que ces recherches sont étroitement surveillées. D'ailleurs, le National Institutes of Health (NIH, l’Institut National de la Santé) a annoncé il y a quelques mois qu'il arrêtait de financer ces recherches... Qu'à cela ne tienne, l'armée américaine a choisi de soutenir ces investigations scientifiques avec un gros chèque de 1,4 millions de dollars.
Pourquoi c'est dangereux ?
Auparavant, ces injections de cellules souches humaines dans les animaux se faisaient après la naissance de l'animal. Désormais, elles se font au moment où l'embryon est un petit amas d'une dizaine de cellules !
Source photo : wuis.org
Brouiller artificiellement la frontière entre les animaux et les humains au stade embryonnaire (la technique du "embryo complementation") , c'est prendre le risque de créer des animaux capables de marcher sur deux pattes, de penser voire de s'exprimer... C'est en substance ce que nous dit le biologiste japonais Hiromitsu Nakauchi, qui travaille sur le sujet à l'université de Californie, aux États-Unis :
Si l’apport de cellules humaines n’est que de 0,5%, il y a très peu de chances pour que l’on obtienne des moutons bipèdes ou des cochons pensants. Mais si la proportion atteint 40% c’est une autre histoire…
Source photo : pinterest
Son collègue Pablo Ross va dans le même sens :
Nous ne voulons pas amener ces chimères à des stades plus avancés que ce dont nous avons besoin. Mais que se passerait-il si les cellules humaines contribuaient à 100% à la fabrication d’un cerveau animal ? Personne n’a tenté l’expérience, on ne peut donc rien exclure…
Beaucoup de "si", et pas beaucoup de certitudes, en somme. Et que se passerait-il si l'armée américaine utilisait les recherches de ces universités pour tenter des expériences étranges sans aucun contrôle ? Stuart Newman, professeur en anatomie et biologie cellulaire au New York Medical College, est totalement opposé à ces pratiques pas si chimériques que cela et nous explique :
Si un cochon chimérique mâle copule avec un cochon chimérique femelle, le résultat pourrait être un foetus humain se développant dans l'utérus de la truie. Une autre possibilité serait la naissance d'un hybride, mi homme mi-cochon.
Dans une époque totalement folle où tout le monde est prêt à faire n'importe quoi pour devenir n'importe qui, n'est-il pas extrêmement dangereux de donner la possibilité à certaines personnes de se prendre pour Dieu ?
Qu'en pensez-vous ? Vous trouvez ça cool, vous, d'utiliser les animaux comme réserve d'organes humains ?
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