Il y a des gens qui n'ont jamais ressenti le besoin urgent de quitter leur environnement quotidien. Ils sont ravis de rester et de vivre dans la ville où ils sont nés et aiment se lover dans leur canapé de toujours.
Et il y a le reste d'entre nous : ceux qui ne peuvent rester en place et qui ont toujours leur passeport sur eux (au cas où).
Que vous l'appeliez le gène de l'aventure, l'envie irrésistible de voyager ou la curiosité, l'histoire est la même : votre soif d'exploration ne peut être étanchée et cela peu importe les vacances que vous prenez.
Pour vous, il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir. Vous aimez les aventures d'un jour, il y a tellement à voir en 24h. Vous êtes plus du genre à ne prendre qu'un aller simple sans avoir une quelconque destination en tête.
Les longs séjours nécessitent d'établir une stratégie et ce n'est vraiment pas votre truc. Les stratégies sont synonymes d'objectifs et d'après votre expérience, ne pas avoir de but mène à plus d'excitation.
Vous êtes comme ça depuis toujours. Ça doit remonter à vos premières aventures à Disneyland ou au Parc Asterix.
Oui, mais voilà, d'après une récente étude, cette envie irrépressible serait inscrite dans votre code génétique avant même vos épopées enfantines.
Cette envie serait issue d'un gène particulier. Le gène DRD4, associé au niveau de dopamine dans le cerveau.
Ce gène, identifié par le nom barbare DRD4-7R, est communément appelé « gène du voyage » à cause de son implication dans l'augmentation des niveaux de curiosité et d'impatience.
Cependant, ceux qui portent en eux cette information génétique, ont une chose en commun, de nombreux voyages à leur actif.
Il n'est pas si commun de posséder le DRD4-7R puisque seulement 20% de la population l'a. Par ailleurs, il est plus rencontré dans les régions du monde qui ont eu recours au voyage dans leur histoire.
En partant de l'hypothèse que les Hommes viennent d'Afrique, Chaunsheng Chen, le professeur qui a mené l'étude, a conclu que les personnes qui habitaient le plus loin de l'origine de l'humanité ont de plus grandes chances de posséder ce gène lié à la curiosité et à l'impatience que les autres.
Une autre étude menée par David Dobbs de National Geographic vient étayer celle de Chaunsheng Chen. En plus de relier ce gène à la curiosité, il le rattache directement à la passion pour les voyages.
D'après lui, ce gène mutant se trouve chez les personnes qui sont plus susceptibles de prendre des risques, explorer de nouveaux lieux, idées, aliments, relations sociales, drogues et qui ont plus d'occasions sexuelles. Il est allé plus loin en affirmant qu'en général, ces personnes « embrassent le mouvement, le changement et l'aventure ».
Cependant, la théorie de l'existence d'un gène du voyage a ses détracteurs et Kenneth Kidd, de l'Université de Yale, est l'un d'eux.
Selon lui, c'est plus compliqué que ça. « La génétique ne fonctionne pas de la sorte […] on ne peut pas réduire une chose aussi complexe que l'exploration humaine à la présence ou l'absence d'un gène. »
En réponse, Dobbs aidé du généticien Jim Noonan a précisé que la faculté des humains à explorer est due à 2 systèmes : les membres et le cerveau.
Noonan explique que chaque espèce agit différemment en fonction de ces 2 systèmes.
Pour les humains, il y a quelques différences avec nos ancêtres les plus proches, les singes. « Nos jambes et hanches nous ont permis de marcher longtemps ; nous sommes aussi plus intelligents. Notre cerveau se développe plus lentement mais est plus gros que le leur. »
Alors que ces différences nous permettent, en tant qu'espèce, d'être plus aptes à voyager sur de plus longues distances et d'utiliser notre créativité pour explorer, notre matériel génétique est quasiment identique à celui des grands singes, malgré les différences anatomiques flagrantes.
Dobbs fait remarquer que ces différences proviendraient de gènes du développement et occasionneraient une combinaison différente entre les membres et le cerveau. D'où le besoin urgent pour certaines personnes de voyager.
Avant de conclure, il est essentiel de considérer l'étude faite par Garret LoPorto du Huffington Post. Bien que l'allèle DRD4-7R puisse être porteur de nombreuses caractéristiques positives liées à l'exploration, ces personnes auraient un comportement proche de celui de notre ancêtre, l'homme de Neandertal.
D'après Garret LoPorto, bien que les porteurs de ce gène soient « pleins de ressources, créatifs, avant-gardistes dans de nombreux domaines, il leur arrive de sortir de leurs gonds plus vite et plus de fois que les autres ».
En résumé, même si, dans les prochains mois, vous ressentiez l'irrésistible envie de quitter votre travail et partir à l'aventure, réfléchissez un instant et soyez sûr que vous agissez de manière rationnelle. Pourtant, voyager c'est tellement mieux quand qu'on ne prévoit rien...
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