L'Euro 2016 est une réussite sur le plan footballistique : la France a d'ores et déjà atteint les demi-finales en écrasant les Vikings islandais et en écartant difficilement des monstres tels que la Suisse ou encore l'Albanie et la Roumaine, waaah ! Et sur le plan financier aussi, l'Euro est un succès... pour les grosses entreprises et l'UEFA ! En revanche, pour les Français, c'est une petite catastrophe.
Les journaux Les Echos, Marianne et Hexagones ont révélé des infos sur la manière dont l'événement était géré au niveau financier et c'est assez flippant pour notre porte-monnaie.
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En effet, si la France n'avait pas accepté une exonération fiscale quasi totale à l'UEFA, l'instance sportive n'aurait certainement pas choisi l'Hexagone pour y faire jouer l'Euro 2016. Depuis 2004 au moins, le Portugal (2004), la Suisse et l'Autriche (2008) et l'Ukraine et la Pologne (2012) ont tous du dire "amen" face à la demande de l'UEFA.
L'exigence de l'UEFA, 0 impot sur les recettes, pour organiser l'euro est un racket fiscal
— Philippe Murer (@PhilippeMurer) 15 juin 2016
"Respect"?https://t.co/8jmkO8wyBj
L'exonération fiscale, qu'est-ce que ça change ?
Cela veut dire que la société Euro 2016 SAS - organisatrice de l'Euro et appartenant à 95% à l'UEFA - ne paie ni l'impôt sur les sociétés, ni l'impôt sur le revenu ni la taxe sur les salaires ni la taxe d'apprentissage... ni rien du tout en fait, à part la TVA ! Sauf qu'en réalité, à part "organiser l'événement", ce n'est pas elle qui a mis en place les gros chantiers qui coûtent la peau des fesses.
Ce sont les finances publiques qui ont payé plein pot l'organisation de cet Euro. Sachez que l’État et les collectivités - c'est-à-dire vous et moi ! - ont payé plus de 650 millions d'euros pour construire de nouveaux stades ou remettre les anciens aux normes, adapter les transports, construire les fan -zones, assurer la sécurité, etc.
Exemple : à Bordeaux, c'est une société privée (SBA) qui assure l'exploitation et la maintenance du nouveau stade, pour 4 millions d'euros par an pendant 30 ans (rien que ça). De son côté, la mairie bordelaise loue (ou sous-loue, en quelque sorte) le stade aux Girondins de Bordeaux pour 3,85 millions d'euros. Et du coup, qui paie les 150 000 euros de trou ? C'est encore nous (enfin, les contribuables bordelais).
"C'est vraiment trop injuste !"
Source photo : Getty x Pause Caféin
Socialiser les pertes, privatiser les bénéfices
Au final, combien l’État va-t-il gagner grâce à l'Euro et à la gentille TVA ? Environ 250 millions d'euros. Mais avec des dépenses estimées à 650 millions, l’État est en déficit. Si seulement l'UEFA payait ses impôts, l’État aurait récupéré 600 millions d'euros en plus, mais non. Cet argent est parti en fumée : cadeau fiscal.
De son côté, l'UEFA (toujours elle) va gagner plus de 2 milliards d'euros grâce à l'Euro sans avoir dépensé des sommes folles. Pour elle, c'est tout bénef'.
La France est un paradis fiscal pour l'UEFA pour l'euro2016.1,9 md euros de recettes,impôt 0 euro.Elle n'est pas belle la vie?Vive le sport!
— Eric Bocquet (@EricBocquet) 17 juin 2016
Et nous dans tout ça ? Certes, on a la satisfaction de voir l'équipe de France briller, et c'est déjà ça. Mais quoi qu'il arrive, au niveau financier, on n'aura rien gagné du tout. En fait, on aura surtout perdu du flouze, et pas seulement en bière et en pizzas.
Quoi qu'il arrive, l'Euro sera une défaite financière pour les plus modestes des Français. Et rien que pour ça, on a l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche...
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